vendredi, 22 novembre 2024 11:04

Exclusivité : 24 heures après sa sortie musclée contre Umaru Emballo, le député Martien Indi kidnappé à Bissau

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Des sources sécuritaires autorisées joint par Atlanticactu confirment le kidnapping ce vendredi du Député Martien Indi par un groupe armé dans la proche banlieue de Bissau. Un enlèvement qui survient quelques heures après la sortie du parlementaire issu du parti APU-PDGB et qui a suscité un vent de révolte des partisans du député natif du Nord de la Guinée Bissau.

Le Député guinéen, Martien Indi, du parti APU-PDGB, a été kidnappé aujourd’hui le 22 mai 2020 par des hommes en uniforme près de la capitale. L ‘ incident s’est produit un jour après que le député ait proféré de dures critiques contre le président guinéen, Umaro Sissoko Embalo et son Premier ministre, Nuno Gomes Nabian.

L ‘ enlèvement a eu lieu sur la route de Djal, ville à environ 10 kilomètres de Bissau, juste après l’aéroport international de Bissau. Selon son frère qui se prononce sur Radio Capital FM , il a déclaré que Martien Indi avait déjà été menacé, ce qui a même conduit les membres de la famille et d’autres jeunes militants à assurer la sécurité et du domicile et des enfants de ce dernier dans le secteur de Safim, sa terre natale.

Selon nos sources, « la situation est compliquée et peut dégénérer en conflit ethnique. Le député kidnappé est de l’ethnie pepel, dominant à Bissau et alentours. En mars 2009, le président João Bernardo « Nino » Vieira issu de la même famille , a été assassiné et découpé par des militaires de l’ethnie balanta, hégémonique dans les casernes.

À Safim, à environ 25 kilomètres de Bissau, les jeunes sont sortis dans la rue et ont brûlé des pneus en signe de protestation. Ces jeunes exigent que le président Umaro sissoco embaló et le Premier ministre Nambiam se prononcent sur le kidnapping du député Indi. Selon les mêmes sources, celui-ci aura été emmené par des agents de police de l’Ordre public (POP) et conduit au ministère de l’Intérieur où il aura été battu.

Bissau après un processus électoral douloureux à l’issue de la présidentielle, les vieux démons de la guerre pointeraient-ils à nouveau à l’horizon ? 

L ‘ incident se produit un jour après que les partis politiques siégeant à l’assemblée aient entamé des discussions pour résoudre la crise politique qui dure depuis l’élection présidentielle de décembre 2019.

Le déclaré vainqueur , Umaro Sissoko Embalo, avait pris possession du pouvoir  sans attendre le verdict de la Cour suprême suite au recours de son rival, Domingos Simões Pereira. Par la suite,  Embalo a remplacé le gouvernement d’Aristide Gomes (du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du CAP-Vert, paigc), issu des législatives de 2019 par un exécutif d’initiative présidentielle dirigé par Nambiam, de l’APU-PDGB.

Martien Indi était en conflit ouvert depuis 2019 avec l’actuel Premier ministre Nambiam, chef de l’APU / PDGB. Lors des présidentielles du 29 décembre 2019, Martien Indi avait soutenu Simões Pereira, qui a remporté le premier tour avec 40 % des votes. Gomes Nabiam a été troisième, avec environ 13 %. Au deuxième tour Embaló a été déclaré vainqueur avec 54 % des votes, des résultats que Simões Pereira conteste.

Plus tard, les deux , Martien Indi et Gomes Nabiam se sont opposés en raison du soutien de quatre des cinq députés de l’APU / PDGB au Paigc, qui permettent à ce parti de garantir une majorité absolue au Parlement. Nabiam a rompu avec le paigc et paraphé, le 15 mai, un accord d’incidence parlementaire avec le mouvement pour l’Alternance démocratique (Madem G15, d’embaló) et le parti de la rénovation sociale (PRS), les deux plus grandes forces de l’opposition, favorables à Embaló

Gomes Nabiam revendique une « nouvelle majorité », pourtant la formation d’un gouvernement respectant le résultat des législatives (gagnées par le paigc) a été une condition imposée au président de la république par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation régionale chargée de gérer la crise guinéenne.

Embaló a menacé de convoquer des élections anticipées, mais a cédé après avoir parlé au président du Nigeria, l’un des chefs d’état qui soutiennent l’actuel président .
A noter qu’a l’ intérieur du Paigc, il n’y a pas non plus de consensus sur le nom du probable Premier ministre.

Cheikh Saadbou Diarra (Atlanticactu.com)

 

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