samedi, 23 novembre 2024 02:38

Confinement dans la banlieue : La prochaine gageure du gouvernement

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Après plus de trois semaines après l’apparition du premier cas positif au Coronavirus suivi de l’état d’urgence, le confinement total est de plus en plus agité par les autorités pour freiner la propagation du virus. Une bonne décision en soi mais quasi impensable dans certains coins du pays et principalement la banlieue. En somme, dans certains de ces quartiers, «le confinement est une gageure».

Pikine, Guediawaye, Yeumbeul, Guinaw Rails, Sam-Sam, Keur Massar sont des quartiers parmi les plus pauvres du Sénégal, l’équipe de Atlanticactu.com cherche des réponses à la précarité, l’insalubrité, la promiscuité, alors que la « vague » approche. Reportage dans un poste d’observation hors norme, Croisement route de Boune.

Dans cette partie de la banlieue où les personnes étaient occupées 24 heures /24 à la recherche de la pitance, l’état d’urgence aura été un sacré coup à plusieurs familles sevrées de tout sans avoir eu le temps de se préparer. Malgré la pauvreté, ce quartier était vivant et chaque jour avec son lot de baptêmes, mariages, etc. Chaque jour était jour de fête et, vu les folles dépenses lors de ces cérémonies il était difficile de croire un seul instant que ces populations vivaient avec le minimum.

Mais, avec l’état d’urgence il a fallu renoncer à cette ambiance unique que seule la banlieue peut offrir, la reporter, pour basculer dans ce monde calfeutré. Depuis le 23 mars date d’instauration de l’état d’urgence, la banlieue vit au ralenti. Les gens qui s’occupaient à longueur de temps, se sont vus astreints à fonctionner quelques 6 heures par jour pour produire de quoi vivre.

Près de 28% de ces populations sont obligées de se priver de quasiment tout histoire de survivre avec l’existant. À ce jour, aucune aide ne leur est octroyée mais la solidarité agissante, permet de maintenir le cap en espérant la fin de l’état d’urgence. Mais, le prochain confinement agité commence à doucher le peu d’espoir de reprendre une vie normale.

Le confinement annoncé après l’état d’urgence et le couvre-feu , font de la banlieue un prisme passionnant pour comprendre à quel point le confinement pourrait agir dans les quartiers populaires comme une loupe sur les inégalités, sanitaires, éducatives, alimentaires, numériques…

Une bombe sociale qu’il est préférable d’éviter d’allumer en trouvant rapidement des solutions en vue d’atténuer la « misère » jadis présente devenue galopante depuis plusieurs jours déjà.

Yaye Thioro Guèye (Atlanticactu.com)

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