Triste sort que celui de Amadou Samba. Ce militant de la 25ème heure de l’APR risque de payer au prix fort sa fulgurante aisance financière qui ne peut être justifiée dans un pays où les vrais médecins partagent leurs quotidiens avec les sénégalais à bord des bus « TATA » ou autres moyens de transport Public. Après avoir échappé en 2016 aux limiers du Poste de police de Grand Dakar dépendant du Commissariat du Point.E à cause de fortes pressions, Docteur Amadou Samba tombe à nouveau entre les mains du redouté Commissaire Bara Sankaré.
Si l’arrestation du « docteur Amadou Samba » a défrayé la chronique, c’est le moment où il a été interpellé qui n’était pas propice ni pour lui encore moins pour ses souteneurs . Coronavirus et mesures drastiques obligent. En effet, Atlanticactu.com qui a déployé ses radars , a appris que « Docteur Samba » n’est pas à son premier coup. Car, en 2016 à la suite d’une plainte d’un Chef de service de l’hôpital Le Dantec, il avait été cueilli par les policiers du Poste de police de Grand Dakar où officiait à l’époque un certain Capitaine Sankaré devenu plus tard Commissaire de police et Chef de la Sûreté Urbaine.
« À l’époque, Bara Sankaré aurait reçu des pressions au point que la plainte soit classée après désistement de la partie civile », nous confie un enquêteur ayant pris part à cette affaire. Du contenu de cette plainte déposée par un médecin, notre source nous donne juste quelques indications. « A l’époque, c’est le flux des réponses du sieur Amadou qui nous a fait penser qu’il y avait anguille sous roche. Parce que le gars a voulu nous faire croire qu’en l’espace de quatre ans , il avait obtenu son diplôme de médecine sans compter la brochette de Masters dont il se glorifiait », renseigne l’enquêteur.
« D’un Master en développement industriel du Médicament à l’UCAD en 2012, Amadou Samba a révélé être un étudiant de 2ème année de Médecine au Saint Christopher College of Medecine Iba Mar Diop à la même période , il terminait un autre Master à l’Institut de Santé et Développement de l’UCAD et cerise sur le gâteau , en 2013, il finissait deux Masters à l’Institut Africain de Management en Suivi Évaluation et Executive International », nos recoupements auprès de ces écoles se sont avérées vaines à l’exception du Saint Christopher College, renseigne la même source.
Mais, tient-il à préciser, « Il a effectué des études à la Faculté de médecine de l’UCAD jusqu’en 4ème année avant d’être viré. Il poursuivra son cursus au Saint Christopher College of Médecine Iba Mar Diop et sera remercié également pour des pratiques peu orthodoxes mais , il n’a jamais obtenu de diplôme ou soutenir une quelconque thèse ».
Complicités et soutiens au plus haut niveau ont sauvé Amadou Samba et lui ont ouvert une trajectoire bordée de protection et de ristournes
Après cette petite visite chez les policiers en 2016, la carrière du « docteur« a connu une fulgurante ascension. En effet, à partir de 2015, l’homme avait commencé à côtoyer le muet de l’APR à Rufisque auprès du beau père de la Première Dame avant d’intégrer la Convergence des Cadres Républicains dirigée par l’actuel ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr.
Pour rappel, en février 2019 lors d’un meeting à Rufisque, « Docteur » Samba disait à qui voulait l’entendre : « Etant épris des conditions medico-sanitaires de nos populations, ce qui m’a poussé d’ailleurs à embrasser une carrière de médecin, je me suis résolument engagé en politique aux côtés du patriarche, le technocrate crédible et respecté de toute la ville de Rufisque, Mr. Homère SECK pour la réélection dès le premier tour du Président Macky SALL afin que le travail de soulagement des populations que le Président est en train de réaliser puisse continuer. »
Des demandes d’agrément pour ouverture d’un cabinet de santé privé introduites par Amadou Samba sont rejetées par l’ancienne ministre Awa Marie Coll Seck. Au nom de la continuité de l’état, pourquoi diantre Abdoulaye Diouf Sarr a-t-il ignoré cela? Toujours est-il que c’est sous son magistère que les affaires du « Docteur » se développeront.
Résultats des perquisitions effectuées à ses cabinets de Rufisque et Dakar et à son domicile , plusieurs lettres de recommandation auprès de sociétés nationales, matériels de tests, cachets et une forte somme d’argent
Au ministère de la Santé, ceux qui ont accepté de nous parler sous le couvert de l’anonymat, félicitent la police et l’invitent à approfondir l’enquête car le « Docteur » Amadou Samba n’était pas en odeur de sainteté auprès du personnel.
D’ailleurs, nous confie un cadre de la Direction des Affaires Administratives et Financières du ministère, « Bizarrement, à peine le Président avait annoncé l’enveloppe de 1,4 milliards pour faire face au Coronavirus, Mintou Sidibé inspectrice aux affaires administratives et financières a été relevé de ses fonctions ».
Pourtant, cette Dame qui était un élément important du dispositif contrôle des structures du temps d’Eva Marie colle Seck a été remplacé à un moment où son expérience allait être décisive dans la gestion du COVID19! La preuve. Son remplaçant a la mission de contrôler les structures impliquées et doit valider les habilitations.
Si le personnel administratif du ministère est outré par les « faveurs » accordées à « Docteur Amadou, c’est un autre son de cloche auprès des professionnels de la santé. Un tour à l’Hôpital de Fann et un échange avec un médecin sur cette affaire démontre que ces derniers sont vraiment amers. « Je viens de passer près de 48 heures dans cet hôpital avec quelques heures de repos seulement mais, je me demande comment un faux médecin a pu accéder aux tests et au dépistage du CORONAVIRUS. Et qui lui a donné cette habilitation ? », s’est offusqué ce médecin.
L’Ordre des Médecins ne compte pas s’en limiter à un communiqué. Par le truchement de son Secrétaire général, plainte a été déposée dimanche devant le Chef de la Sûreté Urbaine.
Comme en 2016, qui sauvera encore le Docteur Amadou Samba ? En tout état de cause, plusieurs pontes s’activent pour éviter un procès en flagrant délit au militant du parti présidentiel. Et des sources proches de l’enquête nous apprennent que « Tout a été fait pour que des éléments aggravants passent par pertes et profits notamment certaines confidences du mis en cause qui a cité nommément ses soutiens pour ne pas dire complices dans cette affaire.
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