Si le président Macky Sall est dans le Fast-track pour faire voter sa loi d’amnistie sur les crimes et délits commis entre février 2021 et mars 2024, il en est autrement pour la plupart des sénégalais qui exigent d’abord justice avant de pardonner. L’ancienne Première ministre Aminata TOURE y voit elle une volonté d’absoudre les « assassins de nos enfants » même si elle n’est pas opposée à une amnistie.
Invitée de l’émission “Objection” ce dimanche sur la radio Sud Fm, Aminata Touré interpelle sur la proposition de loi d’amnistie annoncée par le chef de l’Etat, Macky Sall. Lequel projet est déjà adopté par le Conseil des ministres du 28 février dernier, l’ancienne Premier ministre dit rejeter cette loi. «C’est comme une arlésienne, il semble que personne ne sache le contenu à part ce que Macky Sall en a dit. On ne sait pas de quoi il s’agit. On parle d’une amnistie de qui ? Personne ne sait ce qui est dans cette loi d’amnistie. Est-ce que les gens qu’on a vu tirer sur des jeunes ?», s’interroge-elle avant de faire remarquer. «Vous avez des associations de victimes qui demandent justice, on dit non, on ne donne pas la justice. Ça, c’est difficile à comprendre. Je ne suis pas pour qu’on amnistie ceux qui ont volontairement tiré sur des enfants, sur des jeunes qui ont perdu la vie à la fleur de l’âge. Moi, je ne suis pas pour. Je suis contre l’impunité», a martelé la candidate recalée.
Elle précise que le fait que cette amnistie soit votée à l’hémicycle, n’à rien à avoir avec la libération des cadors de la politique sénégalaise qui n’ont pas leurs places en prison. Ils doivent être libres. «Cela n’a rien à voir avec ces leaders politiques qui devraient être libérés ou bénéficier de leur droit. Les responsables politiques qui n’auraient jamais dû être en prison. Je considère que Ousmane Sonko devrait être libre, Diomaye Faye et tous les autres également», a-t-elle lâché. «Toutes les charges qui pèsent sur eux devraient être abandonnées. Ça n’a absolument rien à voir avec ces gens», conclut Aminata Touré.