lundi, 25 novembre 2024 16:12

Libération de Cheikh Omar Diagne et Karim XRUM XRAC, les droits de l’hommiste montent au créneau

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Sénégal 
Atlanticactu / Dakar / Charlotte Diop 
Arrêtés et jetés en prison depuis près d’un an, Karim XRUM XRAC et Cheikh Omar Diagne qui devaient bénéficier d’une liberté depuis le 26 novembre 2023 suite à l’appel de leurs  avocats devant la Chambre d’accusations de la Cour d’Appel de Dakar suite au refus d’une liberté provisoire par le Parquet, ont obtenu un renfort de taille. Leur situation qui a fini par indisposer plus d’un notamment les défenseurs des droits humains, qui dans un communiqué conjoint signé par Sadikh Niass, président de la Raddho, Alassane Seck, président de la Lsdh et Seydi Gassama, directeur exécutif de Amnesty International/Sénégal, exigent leur remise en liberté sans délai.
Les défenseurs des droits humains ne désespèrent pas. Après plusieurs actions sans suite pour la libération de Abdou Karim Guèye dit Karim Xrum Xax et Cheikh Oumar Diagne, notamment des conférences de presse et de manifestations pacifiques, ils sont revenus, hier, à la charge. Dans un communiqué conjoint, Seydi Gassama et Cie estiment que ces détenus depuis plusieurs mois «doivent être mis en liberté sans délai». Ainsi, les coordonnateurs de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et Amnesty International Sénégal se disent «préoccupées par le maintien en détention de Cheikh Oumar Diagne et Abdou Karim Gueye, plus de deux mois après avoir tous les deux relevé appel, le 26 octobre 2023, de la décision d’irrecevabilité de leur demande de liberté provisoire par le magistrat instructeur».
Selon Sadikh Niass, Alassane Seck et Seydi Gassama, les dispositions de l’article 187 alinéa 2 du Code de procédure pénale est très précis en la matière. Ledit article, soutiennent-ils, stipule clairement que «la chambre d’accusation doit, en matière de détention provisoire, se prononcer au plus tard dans le mois de l’appel prévu, faute de quoi l’inculpé est mis d’office en liberté sauf si des vérifications concernant sa demande ont été ordonnées».  «Attendu qu’à ce jour la chambre d’accusation n’a programmé aucune audience et encore moins statué sur la cause, Cheikh Oumar Diagne et Abdou Karim Guéye doivent être mis d’office en liberté sous peine de se trouver en situation de détention arbitraire», expliquent-t-ils.
Une détention provisoire de près d’un an qui indispose les défenseurs des droits de l’homme…
Poursuivis pour des faits de «manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves et à enfreindre la loi, diffusion de fausses nouvelles», Cheikh Oumar Diagne et Karim Krum Xax ont été inculpés, puis placés sous mandat de dépôt depuis le 23 mars 2023, par Mamadou Seck, juge du deuxième cabinet d’instruction de Dakar. Cette décision les envoyant à la citadelle du silence était intervenue suite à plusieurs retours de parquet. Ils ont été arrêtés, sur instruction du procureur de Dakar, pour des propos tenus sur le rappel à Dieu de Imam Alioune Ndao, puis placés en garde à vue. Ils auraient accusé l’Etat d’avoir «exécuté» le défunt religieux.
Le rappeur et activiste a été cueilli chez lui. Quant à Cheikh Oumar Diagne, il avait déféré à une convocation de la Dic. Des rassemblements de leurs soutiens avaient suivi leur placement sous mandat de dépôt. Ils vont bientôt boucler dix mois de détention provisoire. Plusieurs demandes de mise en liberté provisoire introduites par leurs avocats ont été rejetées.
Salif KA

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