vendredi, 22 novembre 2024 12:18

Intervention militaire au Niger, Macky Sall acte le redéploiement des troupes sénégalaises au Mali

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Cheikh Saadbou Diarra
Comme en Gambie en 2017 pour contraindre l »ancien président Yaya JAMMEH à lâcher le pouvoir, le Chef d’État sénégalais est toutes griffes dehors pour une intervention militaire au Niger afin de rétablir l’ordre constitutionnel suite au coup d’état contre Mohamed Bazoum. D’ores et déjà les militaires sénégalais déployés au Mali n’attendront pas le deadline du 31 décembre 2023 pour quitter car, déjà mises à contribution dans la force de la CEDEAO.
Si la plupart des Chefs d’État de l’espace communautaire optent pour une solution politique, le Sénégal et la Côte d’Ivoire semblent résolus à en découdre avec les putschiste nigériens depuis que la CEDEAO a décidé de déployer sa force d’attente militaire contre les coups d’état pour réinstaller le président Mohamed Bazoum. Le président Macky SALL sait déjà sur quelles troupes compter pour mener la bataille de Niamey. En effet, les effectifs sénégalais jadis déployés au Mali dans le cadre de la Minusma vont constituer le fer de lance de l’offensive militaire au Niger.
Pour le moment, seuls les présidents sénégalais et ivoiriens ont décidé d’envoyer des troupes en découdre avec les militaires nigériens même si, c’est un euphémisme de dire que la main de l’Elysée est derrière ce soudain bandage des muscles de Macky SALL et Alassane Dramane Ouattara. Bizarrement, il y a eu les coups d’état militaires au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso et, jamais la CEDEAO n’avait mis autant d’entrain pour rétablir l’ordre constitutionnel dans ces pays. Le risque de voir la France perdre le contrat d’exploitation de l’uranium nigérien, serait la cause de ce soudain activisme militaire.
Même s’il ne faut pas douter du professionnalisme des Jambars dont on ignore le nombre à déployer contrairement à la Côte d’ivoire qui a décidé d’envoyer un bataillon d’environ 1 100 soldats, la pertinence d’une telle intervention militaire pose problème au sein de l’opinion publique africaine et sénégalaise en particulier. En effet, plusieurs tribunes ont été publiées pour s’y opposer. Au total, ils sont plus de 170 personnalités du monde politique et de la société civile à avoir signé celle publiée par de nombreux médias sénégalais.
« Une telle intervention serait une régression dans le cours de l’histoire » et « l’avenir immédiat du Niger doit être déterminé par les Nigériens eux-mêmes », indique la tribune notamment signée par les écrivains Felwine Sarr et Boubacar Boris Diop mais aussi par Birahim Seck, coordinateur de Transparency international à Dakar.
Pour rappel, les « Casques blancs » de la CEDEAO ont subi des fortunes diverses lors de leur intervention au Libéria en 1990, en Sierra Leone en 1998, en Guinée Bissau en 1999 et en Gambie en 2017. Cette force militaire connait des lacunes faute de stratégie, de moyens, de ressources humaines.
Régulièrement, le déploiement sans précédent d’une force régionale, le Groupe de surveillance de la CEDEAO (ECOMOG), avait permis un retour au calme. Il faut rappeler que les troupes de l’ECOMOG se sont rendues complices d’une série de violations des droits de l’homme, selon Human Rights Watch. L’effectif de la force régionale était d’environ 12 000 hommes. 

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