Sénégal
Atlanticactu / Dakar / Khadim Mbodj
Les députés sénégalais ont adopté, samedi 5 août, une réforme du code électoral rendant leur éligibilité à deux figures de l’opposition, Khalifa Sall et Karim Wade, sept mois avant la présidentielle où ils devraient figurer parmi les principaux candidats. Le texte, adopté par 124 voix pour, 1 contre et 0 abstention, permet à une personne condamnée et ayant bénéficié ensuite d’une amnistie ou d’une grâce – ce qui est le cas de Khalifa Sall et Karim Wade – de figurer sur les listes électorales et donc de se présenter aux élections prévues en février 2024.
Au terme des discussions qui ont duré plusieurs heures ce samedi, l’article unique L28, L.29, L.57, L.120, L121, L122, L123 et L126 du Code électoral, 124 députés ont voté devant le Ministre de l’intérieur et de la sécurité publique le projet de loi N°12/2023 modifiant la loi N°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral. Personne n’a voté contre mais, une abstention est enregistrée. Un jour important pour les députés notamment des coalitions Wallu Sénégal et Taxawu Sénégal qui verront leur leaders que sont respectivement Karim Wade et Khalifa Sall participer à la prochaine présidentielle de 2024.
Des moments de tensions, d’émotions et même de souvenirs qui ont particulièrement marqué l’exclusion de ces deux potentiels candidats à la prochaine élection, du jeu politique depuis des années. Les députés de l’opposition, essentiellement ceux de la coalition Taxawu Sénégal et de Wallu Sénégal ont eu même à se heurter à leur collègues de Pastef, pas favorables à cette loi qui réintègre deux acteurs politiques majeurs, en laissant en rade, Ousmane Sonko qui s’est « décidément » retrouvé « seul » contre les conclusions « fructueuses» du dialogue national pour Khalifa Sall et Karim Wade.