vendredi, 22 novembre 2024 02:28

Sénégal : Ousmane SONKO emprisonné, Pastef dissout, Macky SALL affute son coup de Jarnac

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Pape Sané
Ils étaient peu nombreux à penser que le président Macky SALL, en fin de magistère, allait franchir le Rubicon d’envoyer son principal opposant en prison alors qu’il venait de gagner en estime après l’annonce de sa non candidature à un troisième mandat illégal. Non seulement, Ousmane SONKO a été placé sous mandat de dépôt mais un communiqué du ministre de l’intérieur Antoine Félix DIOME, a également annoncé la dissolution de Pastef et la vente de tous ses biens. Mais, un autre coup beaucoup plus pernicieux est en gestation du côté du pouvoir, la révocation des Maires et Présidents de Conseil départemental issus de Pastef.
Même avec la dissolution annoncée de Pastef, le pouvoir n’est toujours pas satisfait. Pour cause, Pastef dispose de 24 députés à l’assemblée nationale et 52 Maires depuis les élections locales et législatives de 2022. S’il est quai impossible de destituer les députés de Pastef élus sous la bannière de la coalition Yewwi Askanwi, à moins de dissoudre l’assemblée nationale en septembre 2024, selon l’article 87: de la constitution, il est plus facile de procéder à la révocation des présidents d’exécutifs locaux (Mairies, Conseils départementaux).
Dans cette « traque », la ville de Ziguinchor figure en pôle position dès mairies à placer sous délégation spéciale. « Écoute, nous sommes en politique et le Code général des collectivités territoriales prévoit la dissolution des Conseils municipaux et départementaux », renseigne Souleymane Diallo, membre de l’APR. Ce dernier de nous apprendre sous le sceau de la confidence, «  Si un un collectif met en cause le fonctionnement de la municipalité et demande la mise en place d’une délégation spéciale, nous exigerons du président Macky Sall de prendre un Décret dans ce sens ».
Ousmane SONKO l’actuel Maire de Ziguinchor considéré  comme l’un des challengers sérieux à la succession du président Macky Sall, risque de voir la Mairie qu’il dirige lui filer sous le nez. En vue de l’élection présidentielle de 2024, malgré qu’il soit emprisonné, le pouvoir a lancé déjà la bataille et les coups bas ont commencé à pleuvoir avec la dissolution de Pastef et la convocation et/ou l’arrestation tour azimuts du dernier cercle de fidèles de Ousmane SONKO.
« Du côté du camp de Pastef, on accuse les responsables du pouvoir soutenus certainement par des membres de Yewwi Askanwi d’être ceux qui alimentent cette politique de déstatbilisation. Ce qui est constant, les responsables de l’APR et de BBY et leurs conseillers municipaux veulent mettre fin au règne de Ousmane Sonko de la mairie et y installer une délégation spéciale. »
Depuis la percée fulgurante de Pastef en 2019 et les résultats obtenus avec la coalition Yewwi Askanwi en janvier et juillet 2022, des autorités étatiques, dans le but de faiblir Ousmane Sonko dans la région de Ziguinchor, ont approché certains conseillers municipaux de la Marie pour déloger l’ancien Inspecteur des Impôts de la Maire pour absentéisme dû à ses déboires judiciaires tout en soulignant qu’il serait plus occupé par ses ambitions politiques que celles de sa ville.
La Mairie de Ziguinchor n’est pas la seule à être dans le viseur des Aperistes qui avaient été sévèrement battus par Pastef et Yewwi Askanwi. Ainsi, la stratégique mairie de Bignona est est dans l’ordre prioritaire la deuxième cible. Des projets qui n’ont pas surpris la plupart des responsables de Pastef. « Nous nous attendons à tout venant de ce régime même à poser des actes illégaux comme avec le communiqué du ministre de l’intérieur qui annonce la dissolution de notre parti sans qu’aucune notification nous soit faite », déclare Amadou BA membre du Bureau exécutif de Pastef.
 « Nous savons que depuis plusieurs mois, des fonctionnaires sont mis à contribution dans la région de Ziguinchor pour l’installation de délégations spéciales. Par ailleurs, le gouvernement a dépêché des missions de contrôle et d’audit pour chercher la petite bête aux maires et présidents de Conseil départemental élus par les populations », nous confie un élu sous le sceau de l’anonymat.
Selon des informations, Macky SALL continue de nourrir une haine viscérale contre Ousmane SONKO. Cette haine s’est accentuée ces derniers jours lorsque le leader de Pastef  nr’avait pas répondu à l’appel du président de la République en invitant l’opposition au palais de la République dans le cadre du dialogue politique. Le Maire de Ziguinchor et candidat de Pastef à la présidentielle de février 2024, n’a pas également donné de suite favorable aux différents émissaires venus le « raisonner ».
Considéré comme le financier de Pastef, Djamil SANÉ le Maire des Parcelles Assainies est arrêté sur ordre du Procureur. Objectif : la recherche de 400 millions de francs CFA. Maïmouna Dieye la Mairesse de la Patte d’oie convoquée ce mercredi à la DIC pour être cuisinée 
Dans cette traque des compagnons de Ousmane SONKO, après le Maire de Keur Massar, Seydna Bilal Diatta embastillé depuis le mois de mars dernier c’est au tour de l’édile des Parcelles Assainies, Djamil SANÉ à qui il est reproché d’être non seulement proche de Sonko, mais d’être impliqué dans le financement d’ activités subversifs dans son fief (les Parcelles Assainies) entre autres… En effet, depuis que le député Abass Fall a annoncé la collecte de 400 millions de francs CFA suite à la vente des bracelets à l’effigie de Pastef, les Renseignements Généraux n’ont eu de cesse de traquer les détenteurs ou les destinataires desdits montants.
Selon une source proche de l’enquête, « Aussi bien le Procureur de la République que le Ministre de l’intérieur, mettent une pression énorme sur les enquêteurs pour retrouver cette manne financière qui pourrait permettre à Pastef de renaître de ses cendres et de continuer à se massifier par d’autres subterfuges ».
Si Aboubacar Djamil Sané a été arrêté, Maïmouna Dieye la présidente des Femmes de Pastef par ailleurs, Mairesse de la Patte d’oie est attendue ce mercredi par les enquêteurs de la DIC. Comme son collègue et camarade de parti, Maïmouna Dieye est également soupçonnée d’avoir mis la mis à la poche pour soutenir des manifestants, renseigne notre source.

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