Si les autorités sénégalaises ne réagissent pas pour mettre fin à ce rapt de gardes-côtes Bissau guinéens, il est à craindre un incident diplomatique entre les deux pays. Moins de 48 heures après le kidnapping en haute mer du fusilier-marin Félix Juliana BUOMA de la marine Bissau guinéenne par des pêcheurs sénégalais, deux autres gardes-côtes ont été pris par des pêcheurs ghanéens et débarqués au quai de pêche du Cap Skirring..
Quelle mouche a piqué les pêcheurs ghanéens ou du moins le capitaine de l’embarcation Kwaku DUA pêcheur domicilié à Elinkine d’ordonner le kidnapping de deux gardes-côtes Bissau guinéens alors que ces derniers les acheminaient à la base navale de Valera ? Tout porte à croire que l’acte des trois pêcheurs sénégalais quelques heures plus tôt, fait tâche d’huile. En effet, dans la journée du jeudi 20 juillet dernier, trois pêcheurs originaires de Mbour avaient posé un acte similaire en procédant au rapt d’un élément de la Marine guinéenne.
Selon un du Conseil Local de Pêche Artisanale (CLPA) du Cap Skirring qui requiert l’anonymat, » C’est tard dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 juillet que j’ai été informé de l’arrivée d’une pirogue avec à son bord deux garde-côtes Bissau guinéens. Sur place, le capitaine de la pirogue Kwaku DUA, m’a remis deux fusils d’assaut chargés ainsi que les éléments avant de m’informer que ses deux complices ont pris la fuite ».
Les pêcheurs ghanéens et ceux venus de Mbour sont pointés du doigt. Non seulement, ils pêchent dans les eaux Bissau guinéennes mais attrapent des espèces protégées
» Nous avons averti la brigade de gendarmerie du Cap Skirring mais je tiens à dénoncer cette pratique qui risque de déboucher sur l’irréparable. Si les Garde-côtes avaient résisté et ouvert le feu dans la pirogue, cela aurait été un véritable carnage. Nous ne pouvons pas violer les eaux territoriales d’un pays voisin et jouer au voyou en pleine mer avec des éléments qui ont la gâchette facile « , se plaint ce responsable du CLPA.
Le kidnapping de Garde-côtes pourrait pousser les autorités Bissau guinéennes à agir comme celles mauritaniennes qui, dans de telles circonstances, ouvrent le feu sur les auteurs de pêche illégale. L’année dernière, les éléments de la Marine guinéenne avaient ainsi abattu un.pêcheur ghanéen.
» De mémoire, nous les pêcheurs du Cap Skirring avons rarement des problèmes avec les Garde-côtes Bissau guinéens parce que nous faisons tout pour respecter la législation de ce pays. Nous évitons la pêche d’espèces protégées comme le requin et c’est cette pratique faite par d’autres pêcheurs qui est à l’origine de ces patrouilles » , explique Ibrahima Thior propriétaire de pirogue.
» Les autorités doivent mettre fin à ce banditisme maritime pour éviter que les pêcheurs sénégalais soient la cible des Garde-côtes Bissau guinéens comme en Mauritanie »
Des propos confirmés par le membre du CLPA, » Les autorités doivent rapidement intervenir et fermement pour arrêter cette forme de délinquance maritime. Nous n’allons pas assister sans rien faire à la destruction de ‘otre outil de travail par d’autres pêcheurs venus d’ailleurs ».
» Nous pouvons faire comme nos frères de Cayar et empêcher physiquement tous ces fossoyeurs d’intervenir dans le périmètre du CLPA du Cap Skirring et ce, par tous les moyens « , avertit notre interlocuteur
Selon des sources proches de l’enquête, les deux Garde-côtes Bissau guinéens mis à disposition des gendarmes, ont été remis aux autorités Bissau guinéennes. Le pêcheur ghanéen Kwaku DIJA est par contre placé en garde à vue pour séquestration d’un agent public étranger, pêche illégale…en attendant d’être déféré devant le Procureur de la République de Ziguinchor.
Malgré nos multiples tentatives de joindre le Commandant de la brigade de gendarmerie du Cap Skirring, ce dernier n’a voulu ni répondre à nos appels encore moins à nos messages.