vendredi, 22 novembre 2024 10:35

Sénégal : Avec une sortie inattendue appelant à la résistance, Ousmane SONKO déjoue les plans de Macky SALL

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Sénégal
Atlanticactu/ Dakar/ Cheikh Saadbou Diarra
Après une sortie musclée du président Macky SALL à peine revenu du pèlerinage à la Mecque, le principal opposant Ousmane SONKO qui est bloqué par les forces de sécurité à son domicile depuis 28 jours, a lancé un appel à la mobilisation de ses partisans . «Ce ne sera pas (au régime de Macky Sall) de choisir les candidats pour la prochaine élection présidentielle», clame le leader de Pastef 24 Heures avant le discours annoncé et attendu de Macky SALL.
Alors que son parti a subi des arrestations sans commune mesure et que la principale coalition de l’opposition don il est membre, est dans une mort cérébrale depuis le début du dialogue national initié par Macky SALL, Ousmane SONKO est monté au front pour anticiper sur l’adresse à la Nation du Président de la République attendue ce lundi. L’opposant condamné il y a un mois à deux ans de prison, a appelé les Sénégalais à «sortir massivement» les prochains jours pour faire face à la dictature rampante du régime actuel.
En effet, Macky Sall doit annoncer, à 20h ce lundi, s’il sera candidat pour un troisième mandat à la présidentielle de 2024. «Nous devons sortir pour affronter le régime de Macky Sall et dire que ce ne sera pas à lui de choisir les candidats qui devront s’affronter pour la prochaine élection présidentielle», a déclaré Ousmane SONKO dimanche soir au cours d’une intervention sur les réseaux sociaux.

La condamnation de l’opposant dans une affaire de moeurs, qui le rend en l’état actuel inéligible, a engendré début juin les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal, faisant 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l’opposition.

Pour avoir sonné la résistance à deux reprises, Ousmane SONKO appelle à «en finir avec ce régime criminel» pour cette dernière fois 

Ousmane Sonko n’a cessé de crier au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024, ce que le pouvoir réfute. Il est bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, «séquestré» selon lui, depuis le 28 mai.

Macky Sall a été élu en 2012, réélu en 2019. Il a fait réviser la Constitution en 2016. Elle stipule que «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Ses partisans le présentent comme leur candidat en 2024, arguant que la révision a remis les compteurs à zéro.

Selon l’opposant, si le président ne se présente pas, ce sera pour mieux l’éliminer politiquement et relancer la machine judiciaire et «ce n’est pas acceptable». En cas d’arrestation, «j’appelle tout le peuple sénégalais à se lever comme un seul homme et à sortir massivement et cette fois-ci à en finir avec ce régime criminel».

Macky SALL l’écarte lors du dialogue politique lancé en vue de la présidentielle, Ousmane SONKO bloqué illégalement chez lui, assiste à sa mise à mort comme Khalifa SALL et Karim WADE quelques années plus tôt 

Pour l’actuel chef de l’opposition sénégalaise, « Si le président se présente, je crois qu’il incombe à tout le peuple sénégalais de se mettre debout, de lui faire face».  Et , dira-t-il, «Si on doit mener un combat, il faut qu’il soit définitif. J’en appelle à un sursaut national. Les jours et les semaines à venir seront cruciaux.»

Ousmane SONKO a, en outre, appelé les Sénégalais à se mobiliser pour réclamer la libération des détenus politiques et pour mettre fin le plus rapidement possible à sa «détention administrative».

Pour l’opposant, la concertation à l’initiative du président Sall, qui s’est achevé il y a dix jours, n’est rien d’autre qu’un «deal» entre les différentes forces politiques qui ont participé pour l’éliminer de la course à la présidence. Ce «dialogue national» a remis en piste deux opposants, Karim Wade et Khalifa Sall, dont la trajectoire politique avait brutalement été interrompue par des ennuis judiciaires et qui avaient été privés de la présidentielle de 2019. Le cas d’Ousmane Sonko n’a pas été abordé par la concertation.

Après avoir enrôlé les deux candidats qu’il avait réussi à rendre inéligible lors de la présidentielle de 2019, Macky SALL balise son chemin pour un troisième mandat illégal tout en neutralisant Ousmane SONKO 

Lors de la clôture des travaux, le président Sall avait promis de s’exprimer sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2024 après la fête musulmane de la Tabaski, qui s’est déroulée jeudi, et qui a vidé la capitale d’une partie de ses habitants. Il avait fait valoir précédemment que seuls des facteurs politiques, et non constitutionnels l’empêcheraient de se présenter, et a affirmé que son choix serait «libre et souverain».

Samedi, devant des élus locaux qui avaient fait une pétition pour le soutenir, il a appelé sa famille politique à l’unité et à placer « l’intérêt général » et « l’intérêt de la coalition » devant toute autre considération.

« Mon combat et ma plus grande fierté est vraiment de vous conduire vers la victoire et de poursuivre notre politique économique au bénéfice de nos populations », a-t-il déclaré, soulignant que la feuille de route pour faire du Sénégal un pays émergent en 2035 était déjà « balisée ».

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