lundi, 25 novembre 2024 03:34

Après le refus des magistrats de juger les auteurs présumés du coup d’état, le « général » en suspend 5

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Guinée
Atlanticactu / Bissau / Cheikh Saadbou Diarra
Après le refus du « général » Umaru Embalò de faire libérer les présumés auteurs du coup d’état du 1er février 2022, les magistrats ont refusé d’accepter le processus du jugement d’une prétendue tentative de coup d’état. Cinq des sept magistrats du parquet de la justice militaire de Guinée-Bissau ont été suspendus pour avoir refusé de siéger durant le procès de la tentative de coup d’état du 1er février dans lequel, l’Amiral Buba Na Tchuto est le principal auteur.
Selon une source militaire, les cinq magistrats ont été suspendus par le président de la Cour militaire suprême par une décision en vigueur depuis le 11 avril dernier. Lesdits magistrats en question ont été mis à la disposition de l’état-major général des armées, « selon l’argument qu’ils sont militaires », a déclaré la même source militaire.
Le président de la Cour militaire suprême les a accusé « d’insubordination lorsque les cinq magistrats ont montré leur réticence à rejoindre le processus de jugement » des accusés dans une tentative de coup d’État, a déclaré la source, qui révèle également, « que depuis jeudi dernier, les cinq magistrats ont cessé de se présenter au service, mais ont également informé l’état-major général des forces armées de leur souhait de ne plus siéger ».
La source a expliqué que le président du Tribunal militaire a demandé, dans un premier temps, que deux des magistrats « grévistes » prennent le contrôle du processus, ce qu’ils auraient refusé et, plus tard, les trois autres ont dit que « ce n’était même pas la peine de les solliciter parce que leur réponse serait la même ».
Parmi les personnes qui devraient comparaître dans les accusations de coup d’état , on y trouve l’ancien chef de l’armée guinéenne l’Amiral Bubo Na Tchuto, les officiers Tchami Yala, Papis Djemé et Domingos Yogna…
Les magistrats se considèrent comme incompétents en droit guinéen pour assumer les charges de juges du processus de tentative de coup d’état et, selon la source militaire, invoqué comme justification que la loi guinéenne réserve à la justice civile la tutelle des procédures pénales motivée par les tentatives de changement de l’ordre constitutionnel et la vie du chef de l’État.
En mars, Lusa avait déjà signalé que le tribunal militaire régional de Bissau avait remis à la justice civile les auteurs impliqués dans la tentative de coup d’état du 1er février 2022. Selon des sources proches du dossier, le magistrat à qui l’affaire a été remise, début mars, a chargé un fonctionnaire de renvoyer au tribunal régional de Bissau et avec information au parquet affirmant qu’il n’a aucune compétence juridique pour apprécier l’affaire.
12 personnes avaient trouvé la mort, pour la plupart des éléments de la garde présidentielle. Les autorités ont considéré qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’état, une position également défendue par l’administration.
C’était la troisième fois que le tribunal militaire régional de Bissau restituait des dossiers liés au processus de la tentative de coup d’état , qui a conduit à l’arrestation d’une quarantaine de personnes, dont des civils et des militaires.
Le tribunal régional de Bissau avait programmé le début du procès des suspects présumés impliqués dans l’attaque en décembre dernier, mais a été reporté à une nouvelle date. Le report était justifié par des travaux en cours dans la zone historique du palais de justice de Bissau, ce qui ne permettrait pas aux personnes concernées d’y accéder.
Pour rappel, le 1er février 2022, des hommes armés ont attaqué le palais du gouvernement où le Conseil des ministres se déroulait sous la présidence du « général » Umaro Sissoco Embaló.

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