« Monsieur Le Président de la République, Reprenez en mains votre administration », tel est le cri du cœur lancé par Boucar Aliou Diallo face à certaines décisions qui concernent l’administration territoriale, bras armé de l’état. Les grincements de dents au sein de l’Administration territoriale dont l’origine est liée à une gestion du personnel, fortement, décriée. La Direction générale de l’Administration territoriale est sous le feu des critiques de toutes sortes, parce qu’ayant, délibérément, opté de « brûler » le tableau d’évaluation des autorités administratives, objet de transparence et d’objectivité.
Monsieur Le Président de la République,
C’est le sénégalais ordinaire, qui s’adresse à vous. Il voudrait simplement vous alerter sur ce qui se passe au niveau de l’administration territoriale.
Dans ce secteur muet comme l’armée, ce n’est plus la compétence, le sérieux qui sont mus en avant pour être promu à un poste. Il faut entre autres critères, être ami ou protégé du DGAT, du secrétaire général du ministère de l’intérieur ou bien d’un ministre autre que celui qui gère l’intérieur. C’est la raison pour laquelle, Aly Ngouille Ndiaye devrait procéder à des enquêtes de moralité, revenir à l’orthodoxie comme cela se faisait du temps des socialistes. A défaut, c’est le malaise qui est créé au niveau de l’administration territoriale où, les meilleurs quittent et les médiocres sont promus.
Monsieur Le Président de la République,
Qu’est-ce-qui explique que le département de Bambey en moins de trois ans ait connu quatre préfets ? C’est à dire un préfet, tous les dix mois. Comment votre ministre de l’intérieur peut expliquer que le gouverneur Habib Lèon Ndiaye (l’un des plus jeunes et talentueux administrateurs civils) puisse troquer sa tenue pour devenir secrétaire général du ministère de la culture et de la communication ? Un poste, moins prestigieux. Pour quoi, le préfet Mamadou Lamine Mané, crédité par ses pairs comme étant le plus intègre des préfets que le département de Mbacké a connu durant ces vingt dernières années soit muté à la veille d’un Magal de Touba ? Du jamais vu.
Monsieur Le Président de la République ;
L’heure est grave. Il faut arrêter ce qui se passe au niveau du ministère de l’intérieur où, c’est la débandade des administrateurs civils. La plupart quittent pour aller dans d’autres secteurs. D’autres sont restés ou bien entament leur 5ème année dans une région, un département, un arrondissement et ne sont pas affectés alors qu’au même moment, d’autres sillonnent le pays au gré des affectations. Comment expliquer que des administrateurs civils épinglés pour des affaires de mœurs soient promus ? Demandez et exigez les fiches de renseignement sur tous les préfets et gouverneurs pour ces dix dernières années et vous aurez une claire idée de
ceux qui sont nommés.
Le retour à l’orthodoxie est une nécessité. L’ancien ministre Cheikh Tidiane Sy l’avait réussi. C’est durant son passage dans ce département très stratégique que les administrateurs civils chevronnés que sont Fabakary Bodian, Cheikh Kane Niane, Gabriel Ndiaye tous de classe exceptionnelle pour ne citer que ceux-là ont été nommés gouverneurs de région.
Il est temps de mettre fin aux copinages. Exigez des enquêtes de moralité, des fiches de renseignement avant de prendre les décrets car, il est inconcevable que des administrateurs civils de classe exceptionnelle qui ont choisis de rester dans l’administration territoriale avec toutes ses contraintes ne soient pas nommés gouverneurs de région et au même moment d’autres par des subterfuges, on vous fait signe des décrets pour promouvoir des personnes honnies, vouez aux gémonies.
Boucar Aliou Diallo
Journaliste
Diourbel