La nation sénégalaise est en train de payer de sa chair l’inaction face à la nécessité d’une révolution fondamentale du transport dans le pays. Ce matin encore, le peuple sénégalais s’est réveillé avec l’horreur sur la route à hauteur de Sakal alors même qu’il peine toujours à se remettre de son émoi de Sikilo. Le nombre de morts sur les routes du Sénégal est effrayant. Les sénégalais ont vécu, en une semaine, l’hécatombe la plus cauchemardesque avec au moins 60 décès sur les routes. Les blessés et les invalides sont en nombre époustouflant sans compter le bilan matériel incalculable.
Des mutations positives doivent évidemment s’opérer très profondément et très rapidement. La culture et la mentalité du monde du transport sénégalais doivent changer systématiquement. Ce domaine du service public doit être purgé d’incultes et d’indisciplinés. Le niveau d’instruction et de formation dans ce milieu névralgique doit être boosté. Ainsi, des gens d’un certain degré de conscience citoyenne pourraient exclusivement opérer dans le secteur avec tout le professionnalisme et la rigueur qui siéent. La nécessité de ce changement implique aussi le renouvellement total du parc automobile: les cercueils roulants ne doivent plus circuler sur les routes sénégalaises. Les sénégalais méritent par ailleurs d’être transportés en toute sécurité dans des véhicules en bon état et confortables. Cela procède du respect de la dignité humaine.
L’état doit reprendre les choses en main et assumer pleinement sa responsabilité pour faire face aux lobbies et aux groupes de pression réfractaires aux changements salvateurs. Pour cette raison, une union sacrée doit être de mise, dans laquelle, gouvernement, opposition, société civile, presse et toutes autres forces vives devraient se mobiliser pour la préservation des vies des sénégalais.
Me El Hadji Ayé boun Malick DIOP,
Secrétaire général national du
Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST).