Malgré les différentes décisions de justice exigeant la libération des présumés putschistes de la tentative Umaru Sissoco Embalò continue de s’y opposer. Et face aux critiques de la Société Civile qui exige la tenue d’un procès au moins, le « général » réplique que « l’enquête sur les tentatives de coup d’État ne se fait pas du jour au lendemain ». Et d’égratigner l’opposition qui ne veut pas de lui comme président de la république juste parce qu’il s’appelle Umaro Sissoco Embaló.
Umaru Sissoco Embaló a argué aujourd’hui que l’enquête sur la tentative de coup d’état de l’année dernière « ne peut pas se faire du jour au lendemain » mais assure que le procès des personnes impliquées se tiendra en audience publique. Le « général » qui accuse l’ancien Chef d’état major de la Marine l’Amiral Bubo Na Tchuto, d’être l’instigateur, a tenu ses propos lors d’une rencontre avec une trentaine de journalistes de la presse nationale et internationale pour faire le point sur la situation du pays au cours des 12 derniers mois.
En réponse à une question concernant les quelque 50 personnes arrêtées accusées d’être impliquées dans la tentative de coup d’état du 01 février 2021, le « général » du Gabu a demandé que le temps soit donné à la justice pour une enquête approfondie. « Laissez la justice mener son enquête. L’affaire est entre les mains de la justice. Je n’interfère pas dans l’exercice de la justice. Il y a la Cour suprême de justice. L’enquête doit se dérouler normalement , ce qui ne peut pas se faire du jour au lendemain », a déclaré Sissoco Embaló.
Le président guinéen a cependant souligné que le procès se déroulera dans un lieu public, même si c’est dans un tribunal civil ou militaire. « Il n’y aura pas de procès dans la caserne, non, même s’il s’agit d’un tribunal militaire, ce sera sous forme d’audience publique. Je pense que c’est bon pour la Guinée-Bissau», a renseigné l’ancien homme du Colonel Khadafi.
Le 1er février de l’année dernière, des hommes armés ont attaqué le palais du gouvernement, où le président prenait part à une réunion du Conseil des ministres, et 12 personnes ont été tués durant cette action. Les autorités guinéennes ont considéré que c’était une tentative de coup d’état
« Vous ne pouvez même pas imaginer le tort que la tentative de coup d’état du 1er février a causé à la Guinée-Bissau. Quatre pays qui ont demandé à ouvrir une représentation diplomatique, se sont rétractés. On vient à peine de recommencer ce processus et ces quatre pays sont de grandes démocraties », a déclaré Umaro Sissoco Embaló.
Le « général » a également affirmé que l’action visait à l’assassiner ainsi que des membres du gouvernement. Un coup de force qu’il considérait comme une violence gratuite qui n’a pas été le cas dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée-Conakry où des coups d’état militaires se sont également déroulés.
« Il y a eu un coup d’état au au Burkina Faso, au Mali et en Guinée-Conakry, mais les putschistes n’ont pas été aussi cruels. Nous avons vu comment ils ont attrapé le président Alpha [de Guinée-Conakry], avec un grand respect, mais nous ici, le peuple y est allé avec l’intention de me tuer », a souligné Umaro Sissoco Embaló.
Le président guinéen a jugé triste de constater que certains politiciens ont applaudi la tentative de coup d’État et ont oublié qu’il a gagné l’élection présidentielle.