L’ancien président de la Guinée ne digère toujours pas le coup d’état qui l’a écarté du pouvoir surtout, venant de son protégé le Colonel Doumbouya. Au moment où les guinéens avaient fini de conjuguer Alpha Condé au passé, d’aucuns parmi son cercle intimeestiment que tant qu’il lui restera un souffle de vie, Alpha Condé continuera à faire de la politique.
Selon Jeune Afrique, l’ancien président guinéen avait décidé de ne plus se représenter en 2026 et de passer la main à la génération de guinéens nés après l’indépendance. Sous son règne, rapporte-t-il, ‘’entre 2010 et 2020, le PIB par habitant a triplé en monnaie locale, et le taux d’accès à l’électricité est passé de 27 % à 44 %. Cinq années de plus, et son rêve de voir la Guinée talonner la Côte d’Ivoire et dépasser le Sénégal aurait été accompli, il en est persuadé’’.
‘’Alpha Condé sait que ses faits et gestes sont scrutés depuis Conakry par une junte de plus en plus impopulaire et qui fait planer au-dessus de sa tête l’épée de Damoclès des poursuites judiciaires pour ‘crimes de sang’ lancées début mai à son encontre. Alors il ne fait rien qui puisse alimenter la paranoïa ambiante, d’autant que, au cœur du front de résistance qui se lève contre les ambitions supposées de Mamadi Doumbouya de s’éterniser au pouvoir, nul tambour de guerre ne résonne pour réclamer son retour à la tête de la Guinée – tout au moins pour l’instant’’, écrit François Soudan dans les colonnes de Jeune Afrique.
‘’En a-t-il d’ailleurs envie, de cette revanche ?’’, se demande-t-il, avant de souligner : ‘’Son âge 84 ans et l’état de santé qui va avec, l’éloignement, le peu d’appétence de ses ex-pairs pour cette perspective et la rancœur tenace que lui vouent encore ceux des guinéens qui l’ont combattu ces dernières années, tout cela rend l’hypothèse d’un ‘come-back’ pour le moins aléatoire. Cela n’a pas dû lui échapper, même si l’on ne fera croire à personne que tant qu’il lui restera un souffle de vie, « le Professeur » continuera de faire ce qu’il fait depuis toujours : de la politique. Où qu’il aille, à Istanbul, à Abou Dhabi, au pôle Nord ou sur une île perdue du Pacifique, c’est la terre de Guinée qu’Alpha Condé emporte à la semelle de ses chaussures’’.
Le magazine rappelle que ‘’le 24 août, lors de la cérémonie de remise du rapport des Assises nationales au Palais Mohamed V de Conakry, son nom et son portrait ont été ovationnés, alors que ceux de ses quatre prédécesseurs à la tête de l’État depuis l’indépendance n’étaient que poliment applaudis. Manifestement contrarié, le colonel Doumbouya a aussitôt quitté la salle, encadré comme à son habitude par une cinquantaine de bérets rouge des forces spéciales armés jusqu’aux dents’’.