Le rapport 2022 de la FAO sur « l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » indique que 828 millions de personnes ont souffert de la faim en 2021 dont 30 millions dans 6 pays du Sahel, soit une augmentation de 150 millions depuis l’apparition de la pandémie de COVID-19.Outre le dramatique « cocktail des 3C » (les conflits locaux, les effets de la pandémie de COVID et ceux du changement climatique), aggravé par la guerre en Ukraine, ce constat alarmant est le résultat d’un système alimentaire structurellement défaillant.
Plus de 30,5 millions de personnes au Sénégal, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et en Mauritanie risquent de souffrir de la faim pendant la période actuelle qui s’annonce, c’est-à-dire entre le début de l’hivernage et les récoltes, lorsque les réserves de nourriture sont quasiment épuisées, alors même que la crise alimentaire qui frappe la région est encore aggravée par le conflit.
L’objectif d’éradiquer la faim dans le monde s’éloigne dangereusement selon cinq agences internationales, qui dressent un sombre tableau pour 2021. Au cours de cette année, entre 700 et 830 millions de personnes ont été touchées par la faim, soit environ 9,8% de la population mondiale soit 150 millions de plus qu’en 2019. « Nous avons également constaté que l’extrême pauvreté et les inégalités avaient considérablement augmenté, nous avons perdu l’équivalent d’une décennie en terme de réduction de l’extrême pauvreté », indique Maximo Torrero, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. « Et bien sûr, tous les indicateurs de nutrition ne vont pas dans le bon sens. » s’est-il inquiété.
La situation est particulièrement alarmante en Afrique sub-saharienne, dans la région du Sahel où 30 millions de personnes se trouvent dans une situation de crise alimentaire ou dans la région de la corne de l’Afrique qui vit la pire sécheresse de l’histoire contemporaine. D’après les projections, d’ici 2030, environ 670 millions d’humains devraient toujours souffrir de la faim. Et l’ONG Oxfam précise que ce manque de nourriture n’est pas dû à un déficit global de production agricole, mais plutôt à un système alimentaire mondial profondément inégal et déséquilibré. La pandémie, les conflits armés et les catastrophe climatiques amplifient ce phénomène.