@Atlanticactu.com – La mythique Place de l’Obélisque a refusé du monde ce mercredi en renouant avec les rassemblements monstres des années précédentes. Les menaces et les tendances de sabotage n’y feront rien car les populations notamment les jeunes, ont répondu massivement à l’appel d’Ousmane SONKO et de ses amis de Yewwi Askanwi et Wallu Sénégal qui pour la première fois, communient publiquement après leur alliance en vue des législatives.
Des milliers de Sénégalais ont manifesté mercredi après-midi à Dakar contre le rejet de la liste nationale de l’opposition pour les prochaines législatives et plus généralement contre le pouvoir.
Une foule énorme et dense largement drapée dans les couleurs de la coalition Yewwi Askanwi et nationales vert, or et rouge s’est rassemblée sur la place de l’Obélisque dans une ambiance festive de musique et de chants alors que les tensions politiques du moment faisaient craindre un réveil des passions et des violences de mars 2021 ou janvier 2012 quand l’opposition contestait la candidature du président Abdoulaye Wade à un 3eme mandat.
Les leaders de la coalition Yewwi Askanwi dont le principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko, a priori écarté des législatives par une récente décision du Conseil constitutionnel, ont été accueilli sous les vivats à leur arrivée sur cette vaste esplanade où plusieurs manifestations de l’opposition sont régulièrement tenues depuis longtemps.
Après Karim Wade, Khalifa Sall écartés de la course au pouvoir par des subterfuges judiciaires, la tentative d’en faire autant avec Ousmane Sonko, a été un échec avec les émeutes de Mars 2021
La coalition d’opposition a appelé à manifester contre le président Macky Sall sur différents thèmes: les manoeuvres dont elle l’accuse pour éliminer politiquement ses adversaires, l’intention qui lui est prêtée de briguer un troisième mandat en 2024, mais aussi la hausse des prix.
Comme en Mars 2021 lors des émeutes qui ont jalonné la tentative et l’arrestation du député Ousmane Sonko, suite à des accusations de Viols multiples et menaces de mort, les jeunes se sont érigés en boucliers pour empêcher Macky SALL de réussir la passe de 3 après avoir mis hors de course Khalifa SALL et Karim WADE.
Depuis le dépôt de demande d’autorisation de manifester, ces préoccupations ont été rejointes par la question de la participation de M. Ousmane Sonko et d’un certain nombre de personnalités de l’opposition aux législatives du 31 juillet
Yewwi Askan Wi s’était déclarée mardi prête à braver « en masse » une éventuelle interdiction.
Dans une décision qui ressemble à un mauvais film de théâtre, le Conseil constitutionnel a créé une situation pleine d’incertitude en confirmant vendredi soir le rejet de la liste nationale de Yewwi Askan Wi, menée par le parti de M. Ousmane Sonko.
Une décision qui revient à écarter des élections législatives autant Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et potentiel successeur de Macky SALL en 2024, ainsi que les principaux leaders de la coalition Yewwi Askanwi arrivée 2ème lors des élections locales de janvier dernier.
L’incertitude maintenue jusqu’au bout quant à la permission ou non de manifester mercredi a accru la crainte de débordements. Avec de part et d’autre, des menaces en publiant les adresses de domicile des leaders de l’opposition, de la désinformation sur les réseaux sociaux dans compter l’impressionnant dispositif sécuritaire mis en place par la police et la gendarmerie.
Comme pour jouer sur les nerfs des manifestants et des organisateurs, le Préfet de Dakar, illégalement, a attendu hier mercredi le jour de la manifestation pour délivrer une autorisation que les leaders de Yewwi Askanwi s’étaient octroyés 48 heures plus tôt en annonçant « qu’avec ou sans autorisation, ils allaient tenir leur manifestation ».
La manifestation est aussi observée comme un test de la faculté de l’opposition à mobiliser ses troupes.
Les législatives visent à renouveler les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle qui depuis la dernière présidentielle, montre une baisse de régime au niveau des scores électoraux et de l’opinion publique.