Après près de deux ans de restrictions dues à la pandémie du Covid-19, les fidèles musulmans pourront cette année renouer avec le cinquième pilier de l’islam dans une situation mondiale de hausse des prix. Du Sénégal au Cameroun ainsi que d’autres pays africains, le coût élevé du pèlerinage -annoncé pour le mois de juillet- interroge les candidats au voyage.
Au Sénégal, il fallait débourser 2,8 millions de francs CFA en 2018, ce montant passe à 4,2 millions cette année. Autre élément, conséquence de la pandémie : il faudra cette année avoir moins de 65 ans. Professeur d’anglais et imam à Louga au nord du Sénégal, Bachir Diop aide depuis près de dix ans les pèlerins dans l’organisation du hadj. Au micro de Guillaume Thibault de la rédaction Afrique, il regrette comme beaucoup de volontaires ces nouvelles contraintes.
« C’est difficile, mais c’est partout dans le monde, parce qu’également l’Arabie saoudite a ses règles. Nous n’y pouvons absolument rien. Les pèlerins eux-mêmes sont bien au courant parce que c’est eux qui donnent leur argent. Le coût est très élevé pour cette année-ci. C’est parce que le prix de l’avion est devenu très cher, les taxes saoudiennes très chères, les frais pour le séjour (au Mont Arafat), la restauration également a presque triplé. »
Quand on lui demande s’il a des regrets concernant l’organisation cette année du pèlerinage, par exemple sur la limité d’âge imposée… « Il n’y a que des regrets. Il y a beaucoup de regrets, répond Bachir Diop. La limite d’âge, vous savez, je ne sais pas pour les autres pays africains, mais ici, au Sénégal, on peut dire que presque 80% des pèlerins sont des personnes âgées. C’est pourquoi nous avons rejeté beaucoup de demandes cette année. Et nous formulons des prières à leur égard et demandons, n’est-ce pas, à leurs enfants qui souhaitent les emmener à La Mecque de patienter jusqu’à l’année prochaine. »