samedi, 23 novembre 2024 04:25

Algérie : le syndicat des magistrats exige « le respect de l’indépendance des juges »

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Le syndicat national des magistrats (SNM) algérien a exigé, dimanche, le respect de l’indépendance des juges et critique sévèrement le projet de loi relatif au statut du Conseil supérieur de la magistrature.
Ayant réuni ses membres samedi à Alger, l’organisation a rendu public, dimanche, un communiqué dénonçant « la trituration » de la mouture du projet en question ainsi que « le manque de formation », « l’incompétence » et « la fuite en avant de certains des confrères (magistrats) ayant élaboré le texte ».
Le syndicat a rappelé, dans ce sens, avoir déjà sensibilisé les membres de la commission juridique de l’Assemblée nationale sur le contenu de ce projet.
« Nous avons constaté que la mouture finale présentée par la commission a connu d’importants changements. Ce qui constitue un recul considérable par rapport à l’engagement des autorités à prendre en compte les propositions de la commission dont nous faisions partie, et nous ignorons les raisons de tels changements », a souligné le SNM.
Le syndicat a invité les magistrats à se mobiliser maintenant avant l’adoption du texte à l’Assemblée populaire.
« Il est demandé aux magistrats de défendre les deux projets de loi. Nous avons une chance d’apporter le changement. Si nous la perdons, il faudra attendre 20 ans pour espérer en avoir une autre et nous serons comptables de nos actes. Il est regrettable que ces lois n’intéressent que les magistrats. Ni les médias ni la société civile n’ont été entendus. Nous avons une occasion historique pour corriger les erreurs, à travers l’Assemblée nationale. Nous l’avons mise devant un examen. Certains reprochent au syndicat d’être trop ambitieux pour la transition. Mais depuis 1962, nous n’arrivons pas à sortir de la transition », a regretté ce syndicat.
Selon la même source, « le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) défend la justice et non pas les magistrats ».
« Ceux qui disent que le SNM a mis la main sur le CSM pour défendre ses intérêts se trompent. Chacun à ses prérogatives. Le CSM doit défendre les magistrats intègres et compétents et, en même temps, lutter d’une main de fer contre les incompétents et les corrompus qui parasitent le secteur », a précisé le même communiqué, précisant que l’indépendance « des magistrats doit être sacrée ».
Le président de ce syndicat, Issad Mabrouk, a, également, critiqué, dans ses récentes sorties médiatiques, « certaines décisions de justice qui sont hallucinantes ».
« Elles nous poussent à nous demander d’où le magistrat les a puisées. Les médias focalisent souvent sur les cas liés aux libertés et omettent de mettre la lumière sur les affaires de droit administratif, notamment celles liées au foncier où il se passe des choses effroyables (…). Le rôle des magistrats est de régler les problèmes et non pas de les rendre plus compliqués. Ils sont les protecteurs du justiciable. Nous savons tous que les tribunaux administratifs se sont mis au service de l’administration », a-t-il accusé.
Ces derniers mois, la justice algérienne et les magistrats ont été au centre de vive critique, en raison notamment, de leur rôle dans la gestion de l’après Hirak du 22 février 2019 et les peine de prison prononcées contre des activistes et des militants politiques.
Avec AA.

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