Un nouvel ouvrage vient de relever le couvercle sur les crimes du colonialisme français en Algérie. Il s’agit de : « Le Journal d’un pacificateur » d’Hugues Robert qui relate son histoire personnelle et celle de son père, Jean-Marie Robert, ancien sous-préfet d’Akbou, en Kabylie (Algérie).
Le livre, comme l’a expliqué l’auteur lors de son passage sur le plateau de Tv5 monde, relate les exactions commises en Algérie occupée par l’armée coloniale. Étant né en Kabylie où il a vécu une partie de son enfance, Hugues Robert raconte comment il a pu changer son regard envers son propre père qu’il considérait comme « un démon ».
« C’était lors d’un voyage en Algérie et plus particulièrement en Kabylie (100 km à l’est d’Alger). J’ai alors découvert comment mon père était finalement pour l’Algérie algérien et contre le système colonial qui n’a rien fait pour ce pays en 130 ans de décolonisation », raconte-t-il.
Selon son récit, Jean-Marie Robert était le premier officiel français à dénoncer les exactions de l’armée française et les exécutions sommaires des civils algériens. « Le livre se réfère à des documents inédits et de centaines de lettres retrouvés en 2017. Il nous montre ce qui se jouait dans les coulisses de l’Etat entre 1959 et 1976 », indique-t-il.
L’auteur rappelle, dans ce sens, comment son père dénonçait les pratiques de l’armée coloniale. « L’armée française rassemblait des gens dans des camps et les laissait mourir de faim et de froid. Mon père a donc protesté auprès des généraux en leur disant: ‘on a libéré les camps nazis, mais vous avez mis en place d’autres ici’.
Jean-marie Robert dénonçait aussi la torture », rapporte l’auteur.
L’ancien sous-préfet, raconte-t-il, avait aussi dénoncé le système colonial en rappelant que « la France n’a rien fait pour les populations en Algérie ».
« Il a montré que ce qu’il avait fait lui en trois ans, avec la construction d’un nouvel hôpital et de routes à Akbou, le colonialisme ne l’a pas fait en 130 ans », précise le même auteur.
Jean-Marie Robert a également dénoncé l’exécution de harkis (collaborateurs de l’armée française) par le FLN après l’indépendance du pays.
« Je cherche en vain dans l’Histoire contemporaine un autre Etat qui ait livré 150 000 amis de leur pays à leurs ennemis mortels », avait lancé l’ex sous-préfet en janvier 1963, pour dénoncer l’attitude de la France officielle.