La Belgique envisage de déployer, dès le printemps, des dizaines de militaires dans son ancienne colonie, la République démocratique du Congo (RDC), qui peine à sortir d’un quart de siècle de violences armées, a-t-on appris mercredi de la défense belge.
La demande avait été formulée en octobre 2021 par le gouvernement congolais, selon un communiqué du ministère belge de la Défense.
Un détachement militaire belge devrait s’installer à Kindu, dans la province du Maniema où sont formées des troupes de l’unité de réaction rapide (URR) de l’armée congolaise.
L’objectif poursuivi par l’ancienne puissance coloniale est « d’apporter une réponse aux groupes terroristes. Ils instruiront les soldats congolais de la 31ème Brigade », indique le département de Défense dans un communiqué.
« L’objectif ultime est de rendre les Congolais résilients afin qu’ils puissent résister de manière indépendante aux conflits dans leur pays », souligne le ministère belge de La Défense.
En outre, deux officiers affectés à l’École de Commandement et d’État-Major de Kinshasa et un autre au quartier général de la Monusco pour établir « des liens avec les autorités locales et contribuera à l’élaboration de stratégies de sécurité ».
Les soldats congolais « seront formés pour devenir des experts dans leur domaine. Au cours des huit semaines suivantes, les experts se transmettront mutuellement leurs connaissances », précise le ministère belge.
L’expertise militaire sollicitée concerne « les domaines des techniques d’orientation, de l’assistance médicale d’urgence sur le terrain et des techniques de détection et de neutralisation des engins explosifs improvisés », précise le communiqué.
La Belgique affirme que la stabilité régionale est « d’une grande importance, tant pour les Congolais que pour notre propre pays » et estime que « l’instabilité sur le continent africain impacte notre sécurité (terrorisme) et notre économie (piraterie) ».
Un autre détachement belge devrait s’ajouter en septembre prochain, « afin de contribuer au suivi de la première mission. Au cours de cette phase, trois bataillons seront formés. La formation sera alors désormais entièrement entre les mains des Congolais et continuera à bénéficier du soutien de la part de la Belgique ».
Dans la fièvre des tensions politiques avant l’élection présidentielle de 2018, la Belgique avait suspendu sa coopération bilatérale directe avec la RDC, accusant le régime de Joseph Kabila de violer l’accord conclu avec l’opposition pour une transition. Kinshasa avait ensuite mis fin à la coopération militaire avec Bruxelles.
Elle avait repris après les élections marquées par la victoire controversée de l’opposant Felix Tshisekedi, chef du parti historique d’opposition.