Le nouveau chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, le colonel-major David Kabré, installé mercredi dans ses fonctions, a promis des « actions urgentes fortes », dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui endeuille le pays depuis 2015.
« Au regard des caractéristiques de la menace, il semble évident que seule une conjugaison des efforts entre forces de défense et de sécurité (FDS), Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et populations permettra d’inverser la tendance », a déclaré Kabré, à l’issue de la cérémonie d’installation.
Parlant de la situation sécuritaire du pays marquée par des attaques terroristes, le nouveau chef de l’armée a indiqué : « Cela nous impose de prendre des actions urgentes fortes dans l’esprit de la refondation de notre Nation portée par le Président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, la junte au pouvoir) ».
Kabré a lancé un appel aux forces de défense et de sécurité du Burkina Faso à travailler à donner « un souffle nouveau à la lutte contre le terrorisme ».
« Je développerai avec le commandement des opérations du théâtre national des mécanismes précis de planification, de conduite et de coordination des opérations en réorientant nos actions vers l’offensive », a-t-il dit.
Dans le cadre de la coopération militaire avec les voisins, Kabré a souligné qu’il va « pour continuer la réflexion et mettre en œuvre des stratégies et des opérations conjointes en mutualisant nos ressources pour relever ensemble le défi de la guerre contre le terrorisme ».
Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes ayant fait de nombreuses victimes et plus de 1,5 million de déplacés internes. Selon l’ONU, ces attaques ont engendré le déplacement de plus de 7000 Burkinabè vers la Côte d’Ivoire voisine.
L’insécurité a également causé la fermeture de 3 280 établissements scolaires soit 13,09% des structures éducatives du pays, privant 511 221 enfants de leur droit à l’éducation. Malgré les multiples changements à la tête de l’armée, la situation sécuritaire au Burkina Faso s’est progressivement dégradée depuis quelques années. Cette situation a provoqué des manifestations de colère, le plus souvent réprimées par les forces de l’ordre.
Dimanche 23 janvier courant, un mouvement d’humeur des militaires s’est transformé en coup d’État en renversant le Président Roch Marc Christian Kaboré. Le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba (41 ans) a pris le pouvoir à la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Dans leur déclaration, les militaires ont expliqué que leur action intervient dans un contexte marqué par la montée du terrorisme dans le pays depuis 2015 et l' »incapacité manifeste (de l’ancien gouvernement) à faire face efficacement à la dégradation de la situation sécuritaire ». La junte a ensuite procédé à une vague de limogeage à la tête de l’armée.