Le Comité central des médecins du Soudan a annoncé, ce mardi, que le bilan des affrontements qui ont eu lieu lors des manifestations de la journée d’hier, lundi, s’est élevé à 193 blessés dans la capitale, Khartoum.
Le Comité (non-gouvernemental) a indiqué dans un communiqué, examiné par l’Agence Anadolu, que le bilan des blessés lors des manifestations du lundi, à Khartoum, s’est élevé à 193 personnes, dont 12 blessés par balles réelles.
Le communiqué a ajouté : « parmi les victimes, 4 ont été blessées par projectiles dispersants, dont un cas instable. Le type de projectile n’a pas encore été déterminé avec précision, et il est probable qu’il ait été tiré par un fusil de chasse ».
La même source a expliqué que les blessés « étaient originaires des trois villes de la capitale, avec 133 blessés à Khartoum, 33 autres blessés à Bahri et 27 blessés à Omdourman ».
Jusqu’à 06 h 15 GMT, les autorités soudanaises n’avaient encore émis aucun commentaire à ce propos.
La capitale soudanaise, Khartoum, entre autres villes du pays ont été les théâtres de manifestations, dans la journée du lundi, appelant à un « régime entièrement civil » dans le pays.
Les « Comités de résistance de Khartoum » avaient annoncé, dimanche, qu’une « manifestation se rendra au palais présidentiel dans la capitale, le 7 février, pour exiger un régime entièrement civil et en signe de solidarité avec les manifestants du nord du pays, qui ont bloqué la route continentale reliant le Soudan à l’Egypte ».
Depuis le 25 janvier dernier, des manifestants bloquent la route continentale « l’artère du nord » (reliant le Soudan à l’Egypte), pour protester contre l’augmentation des prix de l’électricité, ainsi que la pénurie et l’augmentation des prix de l’engrais « urée », utilisé en agriculture, selon les médias locaux.
Les « Comités de résistance » ont été formés dans les villes et les villages soudanais après le déclenchement des manifestations, le 19 décembre 2018, et ont joué le rôle le plus important dans la gestion des manifestations dans les quartiers et les villes, jusqu’à la destitution du président Omar el-Bechir par l’armée, le 11 avril 2019.
Selon le Comité des médecins du Soudan, 79 manifestants ont été tués depuis le début des manifestations en octobre dernier, mais il n’existe toujours pas de bilan total officiel des victimes des manifestations.
Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan a été le théâtre de protestations contre les mesures exceptionnelles prises par al-Burhan, dont notamment, la déclaration de l’état d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté et celui des ministres de transition, ce que les mouvements politiques et civils ont considéré comme étant un « coup d’État militaire »
À plus d’une occasion, Abdel Fattah al-Burhan a démenti l’existence d’un coup d’État militaire mené par l’armée, déclarant que ces mesures visaient à « rectifier le cours de la phase de transition », et s’est engagé à remettre le pouvoir à un gouvernement de transition.