lundi, 25 novembre 2024 06:55

Gambie : Violents accrochages entre militaires sénégalais et éléments du Mfdc, l’Aprc exige une relecture des accords

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@Atlanticactu.com – L’APRC le parti de l’ancien président Yaya Jammeh et l’agence Foni pour le Développement Rural (FARD), ont demandé que le gouvernement Barrow mette fin à la présence de toutes les forces étrangères y compris les soldats sénégalais dans la région et ce, suite aux affrontements en territoire gambien entre soldats sénégalais et éléments du Mfdc. Fabakary Tombong Jatta le numéro 2 de cette formation a publie une déclaration appelant le président Adama Barrow à revoir le pacte de sécurité qui a conduit au stationnement des troupes sénégalaises à Foni. L’Ecomig -mission de la Cédéao en Gambie- est toujours là, à la demande des autorités mais,  ne fait pas l’unanimité.

C’est à la chute du régime dictatorial de Yaya Jammeh que la CEDEAO avait déployé une mission militaire en Gambie. Composée de soldats de plusieurs nationalités de l’espace communautaire, la mission militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (ECOMIG) avait pour mission de sécuriser le nouveau pouvoir incarné par le président Adama Barrow et assurer la formation des forces de sécurité et de défense gambiennes jugées trop imbriquées avec l’ancien président Yaya Jammeh.

En dehors de cette mission de la CEDEAO, Dakar avait obtenu grâce à un accord cadre avec le président Adama Barrow l’autorisation de déployer un contingent hors contrôle CEDEAO dans la zone du Foni frontalière avec la Casamance, une région secouée par un irrédentisme depuis 1982. Avec cette présence militaire sénégalaise à la frontière, les deux pays comptaient lutter contre le trafic de bois, de drogue et les exactions des bandes armées. 

C’est d’ailleurs suite à une opération de sécurisation que les militaires sénégalais déployés dans le Foni, ont tenté d’arrêter un camion de trafiquants de bois avant une poursuite qui les mènera dans la gueule du loup. Des affrontements avec les rebelles du Mfdc se conclueront par la mort officielle de deux militaires, des blessés et près d’une dizaine capturés. Les assaillants du Mfdc subiront également des pertes qui ne sont pas encore quantifiées.

Mais, c’est l’intrusion des éléments du Mfdc en terre gambienne qui va pour la première fois mettre en exergue le sentiment anti sénégalais développé et entretenu par des candidats lors de la dernière présidentielle dans ce pays. Outre les formations politiques comme l’APRC de l’ex président Yaya Jammeh, plusieurs organisations se sont levées pour exiger le départ des militaires étrangers et spécifiquement sénégalais de la région. Ces exigences font suite après une fusillade meurtrière entre des soldats sénégalais et des rebelles du MFDC à la frontière sud de la Gambie qui a fait deux morts et neuf disparus.

Le secrétaire général des FARD, Haruna Badjie, a déclaré : « La présence des forces sénégalaises dans notre région depuis 2018 ne nous a en aucun cas donné un sentiment de sécurité mais nous fait plutôt sentir comme des objets de suspicion.

« Notre peuple souffre d’intimidation et de harcèlement constants tandis que nos femmes souffrent d’exploitation et d’abus sexuels », a lancé Haruna Badjie .

Selon le président de cette organisation œuvrant dans le social dans cette partie reculée de la Gambie, « De plus, le poste de contrôle de sécurité mal placé à Bwiam a causé plusieurs accidents, mais il y a une indifférence continue à ce sujet. Nous sommes consternés par l’occupation continue de notre région par des troupes étrangères. En tant qu’organisation représentant notre peuple, nous soumettons ce qui suit à l’État :

« Révision immédiate des postes de sécurité à Foni et démilitarisation de la zone.

« Remplacement des militaires sénégalais par les forces de sécurité gambiennes, interdiction immédiate de toute exportation de bois via la zone.

« Déploiement de l’armée nationale gambienne autour de la frontière, supprimer le poste de contrôle de sécurité à Bwiam. »

Le président Adama Barrow a constitué une équipe spéciale chargée d’enquêter sur les escarmouches entre les soldats sénégalais de l’ECOMIG et les rebelles de Casamance à la frontière sud de la Gambie avec le Sénégal.

S’interrogeantsur le silence du président Adama Barrow, Haruna Badjie poursuit, «Les derniers jours ont été des moments qui donnent à réfléchir tant de sombres nuages ​​​​de peur, d’anxiété; la douleur et les traumatismes planent de manière menaçante sur les habitants de Foni. 

« L’affrontement du lundi 24 janvier entre les soldats sénégalais de l’ECOMIG et les rebelles du MFDC au sein de Foni a perturbé la paix et la tranquillité de notre peuple.

« Ce terrible incident a forcé de nombreuses personnes à fuir leurs maisons de peur de perdre la vie dans une guerre qui n’a rien à voir avec elles. »

En phase avec l’exigence de la relecture des accords dénoncés par le numéro 2 de l’APRC, Haruna Badjie met en garde le pouvoir du président Adama Barrow « L’incident nous a fait tous réfléchir. Sommes-nous un peuple d’un autre dieu ? Ne sommes-nous pas des citoyens souverains ? Pourquoi sommes-nous traités différemment et enfin, pourquoi les forces d’occupation continuent à Foni et si pour des raisons de sécurité – pourquoi ne pas avoir des militaires gambiens ou des forces ghanéennes ou nigérianes à Foni – Pourquoi les forces sénégalaises sachant parfaitement que Foni a une proximité avec le sud du Sénégal ( Casamance), principales bases des rebelles du MFDC », s’est-il interrogé.

Cheikh Saadbou DIARRA 

 

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