La première journée des six groupes de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football a baissé le rideau, mercredi, au terme de quatre jours de compétition, qui ont connu leur lot de couacs et de faits inédits. Les quatre journées écoulées ont été marquées par des performances sportives des plus moyennes mais surtout par des à-côtés, dont certains sont amusants et d’autres qui le sont moins.
– Un scandale arbitral inédit
Le match qui a opposé, mercredi, la Tunisie au Mali a été marqué par un scandale arbitral inédit, non seulement au plan continental mais aussi mondial. En effet, l’arbitre zambien Janny Sikazwe, qui officiait la rencontre a sifflé la fin du match à deux reprises. Une première à la 84ème minute du jeu et une seconde fois à la 89ème minute, soit les deux fois avant la fin du temps règlementaire. S’en est suivi un imbroglio et une contestation justifiée par le staff technique tunisien. Plus d’une demi-heure plus tard, la CAF décide de reprendre le match pour trois minutes, équivalentes au temps additionnel, ce qui a été refusé par les joueurs tunisiens alors que l’équipe malienne et le trio arbitral sont retournés sur le rectangle vert, mais sans le Zambien Sikazwe, qui a été remplacé par le quatrième arbitre. Des informations relayées par les médias, quelques heures après la fin du match, ont fait état d’une détérioration de l’état de santé de l’arbitre qui souffre à l’origine du diabète. Il convient de noter que l‘arbitre en question est assez expérimenté, lui qui a déjà officié lors de quatre précédentes CAN et du précédent Mondial en Russie. Il avait provisoirement été suspendu pour corruption en 2018 par la CAF avant d’être réhabilité en janvier 2019. Les médias locaux, continentaux et mondiaux qui ont largement relayé l’information, oscillant entre indignation et sarcasmes, s’interrogent sur l’attitude qui sera adoptée par la CAF, qui se doit d’identifier une solution à cette configuration inédite, ballottée entre le refus de la Tunisie de reprendre le match et l’erreur monumentale commise par l’arbitre qui a mis fin au match avant la fin du temps réglementaire.
– Les ballons dégonflés d’Egypte – Nigéria
Lors du match au sommet du groupe D qui a opposé, mardi, les Super Eagles aux Pharaons, ce sont les ballons dégonflés qui ont attiré l’attention plus que le spectacle entre les deux gros calibres du football africain. En effet, et en l’espace de neuf minutes, la rencontre a été arrêtée par l’arbitre à deux reprises, non pas pour blessure, pour soigner un joueur ou pour consulter le VAR mais plutôt pour remplacer le cuir qui était mal gonflé. Le referee gambien, Bakary Papa Gasama, a dû donc siffler à deux reprises, à la 16àme et à la 25àme minutes, l’arrêt du match, pour remplacer les ballons dégonflés et mal gonflés, ce qui est assez rare lors d’un match de compétition continentale.
– L’hymne mauritanien entonné a capella
Lors de la rencontre du groupe F qui a opposé la Mauritanie à la Gambie, les spectateurs ont assisté à un fait inédit, celui de voir al-Mourabitoun entonner leur hymne national a capella. Après trois tentatives infructueuses des organisateurs de lancer le bon hymne mauritanien, lors de la protocolaire séance d’avant-match, le speaker du stade a dû présenter ses excuses aux Mauritaniens. Les organisateurs se sont contentés de faire entonner l’hymne gambien seulement. Excédés d’avoir écouté leur ancien hymne national et des blancs qui s’en sont suivis, les joueurs mauritaniens ont chanté leur hymne national a capella. Un fait inédit de plus et de trop.
– 12 buts en 12 matchs : une moisson assez maigre
Au terme des douze premiers matchs de la première journée, les attaquants des 24 équipes participantes se sont contentés de marquer douze buts, soit une moyenne assez faible d’un but par match. Deux matchs sur les 12 ont été sanctionnés par un score vierge. Il s’agit de la rencontre entre l’Algérie et le Sierra Leone comptant pour le groupe E et du match qui a vu le Soudan croiser le fer avec la Guinée-Bissau dans le cadre du groupe D. Il s’agit d’une moyenne assez maigre pour le football plus connu pour son caractère spectaculaire et offensif. A titre de comparaison, lors de la première journée de la précédente CAN, ce sont pas moins de 27 buts qui ont été inscrits, soit plus que le double de cette actuelle édition.
– Le score étriqué 1-0 a sanctionné 9 matchs sur 12
Toujours dans le cadre des buts marqués et pour souligner davantage le bilan assez faible, neuf des douze rencontres disputées jusqu’à présent ont été sanctionnées par le score étriqué de 1 buts à zéro. A l’exception des deux scores vierges mentionnés plus haut, c’est un seul autre match qui s’est terminé par un score autre que 1 à 0. Il s’agit du match d’ouverture qui avait opposé les Lions indomptables du Cameroun aux Etalons du Burkina Faso et qui a vu le pays organisateur remporter la confrontation par le score de deux buts (deux penalties) à un, tous inscrits avant la pause-citron.
– Victoire historique des Scorpions
Le mercredi 12 janvier 2022 est une journée à marquer d’une pierre blanche pour le football gambien. En effet, les « Scorpions » sont parvenus, au terme de dix minutes de leur premier match au cours de leur première participation à une CAN, à inscrire le but salvateur face aux Mauritaniens, scellant ainsi leur première victoire. Le sociétaire du club belge, RFC Seraing, Ablie Jallow a marqué un but de toute beauté, une superbe frappe décochée de l’extérieur de la surface de réparations qui a logé dans le côté opposé de la cage du gardien de buts de l’équipe adverse, s’offrant ainsi les Mauritaniens et offrant par la même occasion une victoire historique à son pays.
– Première défaite des Pharaons en phase de poules depuis…18 ans
Les coéquipiers de Mohamed Salah se sont inclinés face aux Nigérians par le score de 1 à 0, à la suite du but inscrit à la 30ème minute du jeu par l’entremise de l’attaquant de Leicester, Kelechi Iheanacho. Mais au-delà de ce mauvais départ des Pharaons en ce tournoi, il convient de noter que ce revers est le premier essuyé par les Egyptiens en phase de poules, et ce depuis 18 ans. En effet, la précédente défaite des Pharaons dans le cadre des matchs des groupes remonte au mois de janvier 2004 lorsqu’ils s’étaient inclinés sur la pelouse du stade de Sousse en Tunisie face à l’Algérie sur le score de deux buts à 1.