@Atlanticactu.com – Quinze pays, dont la France et l’Allemagne, ont condamné « fermement le déploiement de soldats de la société privée Wagner sur le territoire malien », dans un communiqué commun diffusé jeudi soir par la diplomatie française.
Ils estiment que ce « déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils et apporter un soutien aux forces armées maliennes ».
Ainsi, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Estonie, la France, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, et la Suède regrettent « profondément la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien ».
Les signataires du communiqué assurent avoir connaissance « de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali » et appellent « la Russie à adopter un comportement responsable et constructif dans la région ».
Ils souhaitent, par ailleurs, rappeler « l’adoption par l’Union européenne d’un ensemble de mesures restrictives à l’encontre du groupe Wagner lui-même et de huit personnes et trois entités qui lui sont liées (Conseil des Affaires étrangères du 13 décembre 2021) impliqués dans de graves violations des droits de l’homme, notamment la torture et des exécutions et des assassinats extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ou dans des activités de déstabilisation dans certains pays où ils opèrent ».
Par ailleurs, les quinze pays soulignent qu’ils ne renonceront pas à leurs « efforts pour répondre aux besoins de la population malienne » et réaffirment leur volonté « de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme en appuyant le développement durable, le respect des droits de l’homme et le déploiement des services publics ».
« Nous invitons instamment les autorités maliennes de transition à entreprendre des réformes et à rétablir l’ordre constitutionnel en préparant et en organisant les élections dans les meilleurs délais comme elles s’y sont engagées devant le peuple malien, la CEDEAO et la communauté internationale », conclut le communiqué.
Cette réaction intervient quelques heures après l’annonce, dans les médias locaux maliens, de la signature imminente d’un accord visant à finaliser l’envoi de 500 mercenaires russes de la société Wagner au Mali.