Un mort et au moins trois blessés ont été signalés lundi en banlieue de Conakry suite à la manifestation déclenchée par le Front national de défense de la Constitution (FNDC) pour protester contre un éventuel 3e mandat de l’actuel président Alpha Condé, a indiqué Ange Gabriel Haba, responsable du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG).
Le bilan à mi-journée de la manifestation dressé par les ONG locales n’a pas encore été confirmé par les autorités guinéennes.
Au niveau des différents carrefours de la ville de Conakry, des forces de l’ordre composées de policiers et de gendarmes ont été postées pour empêcher des regroupements et des jets de pierres sur les usagers de la route.
Toutefois, malgré ce dispositif sécuritaire impressionnant, les jeunes manifestants sont sortis tôt le matin sur certains axes routiers de la capitale en brûlant des pneus et en érigeant des barricades pour empêcher toute circulation des véhicules et des personnes qui se rendaient sur leur lieu de travail.
Dans le cadre de la stratégie pour prévenir toute mobilisation de foule dans les rues de Conakry, les forces de sécurité ont reçu l’ordre de confiner à domicile tous les leaders des grands partis politiques comme Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, deuxième force politique du pays), et Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR, troisième force politique).
Pour l’instant, aucun accès même de la presse à ces dirigeants n’est permis car leurs domiciles sont bouclés par des dispositifs de sécurité visibles.
Dans la capitale guinéenne, toutes les activités économiques et commerciales ont été largement paralysées dans plusieurs endroits de la ville.
Les boutiques, magasins et autres commerces sont restés fermés dans les grands marchés de Conakry, notamment à Madina, le plus grand marché de la ville.
Quant à l’administration publique, les bureaux sont quasi fermés à cause de l’absence notoire des travailleurs, qui n’ont pas pu se rendre sur leur lieu de travail le matin en raison de la perturbation de la circulation et du manque de moyens de transport urbains à travers la capitale.
Dans les quartiers situés sur l’axe Hamdallaye-Cimenterie en passant par Bambéto et Cosa, fief de l’opposition, plusieurs point armés militaires installés pour veiller à la quiétude des populations ont été attaqués par les manifestants et les agents postés à ces endroits délogés et sommés de quitter les lieux.
A cause des regroupements et des mouvements spontanés des jeunes, des tirs de sommation ont été entendus dans plusieurs quartiers en banlieue de Conakry.
Quant à la commune urbaine de Kaloum, siège du pouvoir central (présidence et gouvernement) et centre des affaires administratives et économiques du pays, la sécurité est renforcée au niveau du pont 8 novembre, entrée principale du centre-ville.