Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a renoncé à expulser les dix ambassadeurs occidentaux menacés en raison de leur soutien à l’opposant Osman Kavala, a-t-il annoncé ce lundi, affirmant que les diplomates en Turquie avaient « reculé » et qu’ils « seront plus prudents à l’avenir ». « Notre intention n’était pas de susciter une crise », a poursuivi Recep Tayyip Erdogan, mais de protéger les droits souverains de la Turquie, a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont « pris acte » de la « clarification » du président turc, mais ont promis de « continuer à promouvoir l’Etat de droit » en Turquie. « Nous demeurons fermes dans notre engagement à promouvoir l’Etat de droit, promouvoir le respect des droits humains », a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Dans un communiqué publié samedi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala, un homme d’affaires et mécène turc devenu une des bêtes noires du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement.
Ce communiqué constituait une « attaque » et une « insulte » contre la justice turque, a affirmé Recep Tayyip Erdogan lors d’une allocution prononcée après la réunion de son gouvernement. « C’était mon devoir de chef de l’Etat que d’apporter la réponse nécessaire », a ajouté le président turc, estimant que « la justice turque ne reçoit d’ordre de personne ».
Une action en « conformité avec la Convention de Vienne »
« Leur nouveau communiqué montre qu’ils ont reculé », a jugé Recep Tayyip Erdogan, après que les 10 pays concernés ont affirmé, par communiqués, agir en « conformité avec la Convention de Vienne et son article 41 » qui encadre les relations diplomatiques et interdit toute ingérence dans les affaires intérieures d’un pays hôte.
Recep Tayyip Erdogan avait annoncé samedi avoir ordonné l’expulsion « au plus vite » des dix diplomates, sans cependant que cette annonce soit suivie d’une notification officielle aux Etats concernés.
Avec Afp