@Atlanticactu.com — Le procès du capitaine Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso, assassiné le 15 octobre 1987 en compagnie de douze autres personnes, ouvert ce lundi 11 octobre à Ouagadougou, 34 ans après les faits, a été suspendu pour deux semaines et reprendra le 25 octobre prochain, à la demande des avocats de la défense qui estiment qu’ils n’ont pas eu assez de temps pour se préparer.
Une dizaine de personnes dont le président déchu Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, sont poursuivies notamment pour « crimes d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’assassinat, de faux en écriture publique, de recel de cadavres, etc… ou de complicité de ces infractions ».
Ce procès s’est ouvert en l’absence de l’ex-président Blaise Compaoré, principal accusé dans le dossier, et Hyacinthe Kafando, soupçonné d’être le chef du commando. Ils ont dix jours pour comparaître. Le général Gilbert Diendéré, qui purge une peine de 20 ans dans le dossier du coup d’Etat manqué de 2015 et onze autres militaires accusés dans ce procès étaient présents à l’ouverture du procès.
Présente dans la salle d’audience, la veuve de Thomas Sankara, Mariam Sankara, a dit espérer que justice soit rendue à son défunt mari et ses douze compagnons d’infortune. « On veut la vérité. La justice a suffisamment d’éléments pour aller au bout de ce procès, sinon c’est triste. L’homme ne devrait pas avoir peur d’assumer ce qu’il a fait. Blaise Compaoré devrait venir répondre », a-t-elle déclaré à la presse.
Thomas Sankara, père de la révolution burkinabé a été tué en 1987 avec douze de ses compagnons dans un coup d’Etat qui avait porté son frère d’arme, Blaise Compaoré au pouvoir. C’est en 2015, que le dossier de l’assassinat de Sankara, considéré comme le “Che Guevara africain”, en berne sous le règne de Compaoré, a été rouvert après la chute de ce dernier par une insurrection populaire en octobre 2014. Ce procès est très attendu par l’opinion nationale et internationale.
La Rédaction & Agences