Des acteurs des droits de l’Homme des pays d’Afrique de l’Ouest sont réunis mercredi à Abidjan dans le cadre d’un atelier sous-régional de deux jours en vue de proposer des recommandations et solutions aux fins de protéger les droits des citoyens dans la lutte contre le terrorisme.
A l’ouverture des travaux, les différents intervenants ont mis l’accent sur la question du respect des droits de l’Homme en période de lutte contre le terrorisme, un phénomène devenu « menaçant » pour tous les Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Mauritanie avec des « attaques récurrentes qui rythment le quotidien de ses populations ».
Dimanche au Burkina Faso, deux attaques perpétrées dans le Nord du pays ont fait 29 morts.
Au Mali, les attaques fréquentes des terroristes aggravent les tensions et les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Dans ces deux pays pris en exemple, les pertes en vie humaine se multiplient, les populations sont privées de leurs droits aux services sociaux de base, notamment à la santé et à l’éducation, des milliers d’enfants n’ont plus accès à l’éducation, des centres de santé sont fermés.
« Aussi, est-il apparu approprié de procéder à une réflexion profonde autour de la politique globale de lutte contre le terrorisme en rapport avec la protection des droits de l’Homme », a déclaré Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des droits (CNDH) de Côte d’Ivoire, initiateur de l’atelier financé par la Fondation Konrad Adenauer.
Cet atelier, selon Mme Sangaré, permettra d’évaluer et de partager les bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme au regard du respect des droits de l’Homme.
« Il est primordial que les victimes du terrorisme bénéficient d’un statut juridique et de la protection de leurs droits fondamentaux, y compris leurs droits à la vie, à la santé, à l’assistance juridique, à la justice, à la vérité et à une indemnisation adéquate, ainsi que toutes autres formes de réparation, de commémoration et de mémoire », a-t-elle souligné.
L’atelier d’Abidjan doit proposer des solutions aux chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO qui se réunissent samedi à Ouagadougou, au Burkina Faso, lors d’un sommet sur le terrorisme.