vendredi, 22 novembre 2024 15:43

[EXCLUSIF] : Quelques jours après la demande de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara va libérer les prisonniers des crises post-électorales

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À peine quelques jours après la rencontre historique du 27 juillet dernier entre Alassane Dramane Ouattara et son grand rival Laurent Gbagbo, une rencontre ponctuée de d’accolades, de sourires, tutoiement, avec des phrases devant les caméras, « Comment tu vas Laurent ? Content de te voir ». Main dans la main, comme si de rien n’était, les deux hommes ont donné une image qui a fait le tour du monde, même si nombreux sont les observateurs qui mettaient en doute la sincérité d’une telle « histoire d’amour ». Une semaine après cette rencontre, les choses semblent effectivement avoir bougé dans le sens de la réconciliation, selon LSI AFRICA. 

C’est à la faveur de la célébration de la fête nationale de la Côte d’Ivoire, le 7 Aoûtprochain, que le Président Ivoirien Alassane Ouattara devrait l’annoncer. Lors de sa traditionnelle allocution télévisée le 6 Août à 20h, l’actuel locataire du palais présidentiel d’Abidjan va annoncer la libération de plusieurs prisonniers incarcérés lors des crises politiques de 2010-2011 et 2020. Un geste de décrispation de l’atmosphère politique qui n’est pas directement lié à la rencontre Ouattara-Gbagbo du 27 Juillet dernier, même si l’ancien célèbre prisonnier de la CPI a formulé une demande claire dans ce sens : « J’ai insisté sur les prisonniers qui ont été arrêtés au moment de la crise de 2010-2011 et qui sont encore en prison. J’ai dit au Président, et vous serez d’accord avec moi, j’étais leur chef de file : moi je suis dehors aujourd’hui, et eux ils sont en prison. J’aimerais que le Président fasse tout ce qu’il peut pour les libérer », avait-il déclaré.

Selon nos infos, la question de la libération des prisonniers a été abordée par Emmanuel Macron au cours du déjeuner « tendu » avec Alassane Ouattara, à l’Élysée, le 4 septembre 2020. Le Président Ivoirien, alors candidat à un troisième mandat, avait rassuré son interlocuteur qu’une fois réélu, il se réconcilierait avec ses deux principaux adversaires, Henri Konan Bédié, d’une part, et Laurent Gbagbo d’autre part, assurant qu’il allait favoriser son retour au pays, et libérer certains prisonniers.

Depuis plusieurs mois, le Président Ivoirien consulte son premier cercle, notamment, son frère cadet, Birahima Tené Ouattara, ministre de La Défense, Henriette Diabaté, la Grande chancelière, Dominique Ouattara, la Première dame, et Kandia Camara, ministre des Affaires étrangères. Tous ont milité pour une décrispation de l’atmosphère politique, contrairement à Adama Bictogo, secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, et vice-président du Parlement, qui apparaît désormais comme l’aile dure de la mouvance présidentielle ivoirienne.

Dogbo Blé, Seka Seka…

Selon une source proche de la présidence Ivoirienne, les prisonniers concernés par les crimes de sang lors de ces deux crises politiques majeures ne devraient pas bénéficier de cette mesure. En tête de liste, le général Brunot Dogbo Blé. Le 13 Avril 2017, une cour d’assises d’Abidjan l’avait condamné à 18 ans de prison dans l’affaire des « Disparus du Novotel ». Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, un commando s’était rendu au Novotel et avait emmené son directeur, le français Stéphane Frantz Di Rippel, son compatriote Yves Lambelin, directeur général de Sifca, le plus grand groupe agro-industriel ivoirien, l’assistant béninois de celui-ci, Raoul Adeossi, et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général d’une filiale de Sifca. Les quatre hommes avaient été torturés, sauvagement battus avant d’être tués. Rappelons que Brunot Dogbo Blé, un des hommes-clés du régime de Laurent Gbagbo, avait déjà été condamné à la prison à vie dans le cadre de l’assassinat de l’ancien Président Robert Gueï et à 20 ans pour atteinte à la sûreté de l’Etat dans le premier procès de Simone Gbagbo, l’ancienne première Dame.

De son côté, le commandant Anselme Séka Yapo, dit « Séka Séka », a été condamné à 20 ans de prison. L’ancien chef de la sécurité rapprochée de l’ex-Première dame Simone Gbagbo, avait été reconnu coupable d’ »assassinat » durant la crise postélectorale de 2010-2011. Son nom est régulièrement cité dans l’affaire de l’assassinat de l’ex-Président Robert Guéï. Après avoir reconnu son implication dans l’exécution de la famille Guéï, il s’est finalement rétracté, prétextant avoir parlé sous « la torture ».

Alassane Ouattara devrait annoncer la libération de plus de 80 prisonniers, ce 6 Août.
Dans la lignée des retours au pays, deux figures de l’ancienne galaxie patriotique de Charles Blé Goudé s’inscrivent dans la logique de la réconciliation. Aboua Stallone, actuel vice-président de l’Organisation Mondiale pour la Paix, et président de la Fondation Akralê a foulé le sol ivoirien ce 1er Août en provenance des États-unis. Selon nos infos, il prépare un match de Gala pour la Paix le 19 Septembre 2021 et les autorités ivoiriennes accompagnent l’événement. Ce dernier sera imité dans quelques jours par Richard Dacouri, en exil depuis 10 ans. Quid de l’hyper médiatique Charles Blé Goudé, ( près de cinquante interviews accordées depuis sa sortie) dont l’agenda politique s’éloigne considérablement de celui de son mentor Laurent Gbagbo ? S’il est vrai que Blé Goudé garde toujours en estime son mentor de toujours, L. Gbagbo, des divergences seraient apparues ces derniers mois entre les deux hommes. Une affaire qui fera l’objet d’une prochaine publication.

Avec LSI AFRICA

 

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