La mort de deux jeunes détenus à la prison de Reubeuss remet sur la table la question du surpeuplement carcéral au Sénégal. Les différents pouvoirs qui se sont succédés ont tour à tour promis la construction de nouveaux centres pénitentiaires pour relever le niveau du respect des droits humains. Cheikh Ndiaye (18 ans) Babacar Mané (19 ans) décédés mardi à la suite d’une électrocution, selon les résultats de l’autopsie, sont les victimes révélées du bagne de Reubeuss que certains assimilent à un « Camp de concentration » des temps modernes.
En 2013, un an après son élection à la présidence de la république, le Président Macky Sall, avait annoncé avec grand bruit de renforts que ce qui est en train de se dérouler à Reubeuss, est impensable dans un pays de droit et qu’il allait lancer un vaste plan de construction de prisons modernes pour les sénégalais.
À sa suite, la Garde des Sceaux d’alors, Aminata Touré (Mimi) avait annoncé que le gouvernement a dégagé une enveloppe de près de cinq milliards de francs CFA destinés à la construction d’une prison de 1.500 places à Sébikotane, dans la région de Dakar.
Selon Mimi Touré, « Une partie du montant va servir à la construction d’une école nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) et à l’entretien du parc pénitentiaire du pays ».
Poursuivant sa déclaration, l’ex ministre de la Justice, avait également annoncé, « Le gouvernement prépare un plan d’investissement destiné à l’entretien des infrastructures judiciaires ».
Elle avait évoqué « la réinsertion sociale de l’administration pénitentiaire », « le respect des règles de discipline et des droits de l’homme par les pénitenciers », « l’amélioration des conditions de vie des détenus » et « la généralisation des services socio-éducatifs dans les prisons ».
Mais 6 ans plus tard, point de prison à Diamniadio ou dans un quelconque endroit du Sénégal. Pis, les conditions carcérales de nos concitoyens continuent d’être décriées par toutes les organisations de défense des droits humains qui ne comprennent pas la volonté du gouvernement de vouloir entasser des milliers de gens dans des conditions de dégradation humaine dignes de l’esclavage.