@Atlanticactu.com – De plus en plus, les initiatives en provenance du mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) en vue d’un retour définitif de la paix dans la région méridionale en bute à un irrédentisme depuis près de 38 ans, se font jour. Même si l’État ne semble pas décidé à répondre à cette main tendue, les facilitateurs continuent de poser des actes. La semaine dernière, des pans importants du mouvement rebelle se sont réunis au Cap Skirring pour confirmer la volonté d’aller aux négociations et ce, sans Salif Sadio…
Vers un retour de la paix en Casamance ? On pourrait le penser après le conclave qui s’est tenu au Cap Skirring où plusieurs entités du MFDC étaient présentes pour s’accorder sur les termes d’un retour de la paix. Le journaliste, spécialiste du conflit en Casamance, Ibrahima Gassama qui participait à cette rencontre s’est prononcé sur la question de la paix en Casamance. D’après ce dernier, un brin d’espoir est mis dans cette réunion.
Le Mouvement des forces démocratiques de Casamance s’engage à aller vers l’unité. Du moins c’est ce qu’il a laissé entendre lors de sa rencontre hier à Cap Skirring. A en croire le journaliste Ibrahima Gassama qui était de la partie, pour la première fois, autant de factions se présentent à la table de discussion. « Pour avoir assisté à cette rencontre, j’ai vu des groupes, qui n’ont jamais assisté à des négociations, qui n’ont jamais voulu être ensemble et se regarder à chaque fois en chien de faïence, prendre part à la rencontre de Cap-Skirring », a renseigné Mr Gassama.
Concernant l’absence de la faction du Nord lors des différentes rencontres, le journaliste de faire savoir que l’équation Salif Sadio, chef de la branche armée du mouvement peine à être résolu. Car d’après lui, ce dernier se considère comme le successeur légitime d’Abbé Diamacoune Senghor, défunt chef du Mfdc, et donc estime qu’il est le seul interlocuteur valable de l’Etat. « On attend de voir ce que cette réunion pourrait donner. Il y a eu beaucoup de rencontres avec comme objectif de réunir tous les alliés militaires du Mfdc. Ce qui constitue le principal blocage aux véritables négociations que l’on souhaiterait avoir, même s’il y a un début avec Salif Sadio.
L’espoir que l’on a dans cette rencontre de Cap Skirring est que l’on a entendu un responsable dire qu’ils sont en train de mener des démarches pour rencontrer Salif Sadio. Ce dernier va-t-il accepter ?
En tous les cas, il a pris une option sérieuse, celle de discuter au nom du Mfdc », a dit le spécialiste du conflit en Casamance. Et de poursuivre « le cas particulier de Salif Sadio est une difficulté qui pourrait rendre certains sceptiques. Mais dans un conflit comme celui de la Casamance, qui est un conflit atypique, c’est comme un jeu de puzzle. Il y a toujours des pièces manquantes. Donc vivement que cette fois ci soit la bonne. »
Toutefois, renseigne le chargé de Programme à la Fondation Friedrich Ebert, Saliou Konté, en Casamance, les jalons d’un retour définitif de paix sont en train d’être posés par la société civile. « Sous l’impulsion de la Fondation Friedrich Ebert, un atelier de validation du plan d’actions harmonisé avec les différents ailes politiques du Mouvement des forces démocratiques du Sénégal (Mfdc) est engagé dans le processus. Il s’agit, entre autres, de Assaninga, Oucanal Tanor, Bignona, Feu Ousmane Niantang, général César Atout Badiate… », a expliqué ce dernier. Selon lui, le plan d’action élaboré consiste à baliser le terrain aux deux parties qui sont l’Etat et les ailes du Mfdc.
« Ce n’est pas facile dans ce contexte de mettre un cadre d’action. Mais, ils l’ont réussi. Au-delà de cette réussite, ils ont un esprit d’ouverture. La coordination de la société civile qui s’est engagée dans le processus de la paix depuis longtemps doit continuer à travailler à fédérer des acteurs dans le processus de paix », a conclu Mr konté.
ROSE DIEDHIOU