mardi, 30 avril 2024 06:20

Guinée Bissau : Violences, traitements dégradants, impunité, le Département d’État américain pointe Umaru Embalo du doigt

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@Atlanticactu.com – Dans un rapport parvenu à Atlanticactu, les États-Unis disent que les traitements cruels et dégradants ont pris de l’ampleur depuis l’arrivée de Umaru Embalo. Pire, le Département d’État révèle que depuis février 2020, coïncidant avec l’installation de M. Embalo, l’intimidation, le kidnapping et la séquestration de journalistes et hommes politiques sont devenus des règles.

Le rapport du département américain des droits de l’homme a dit que depuis l’entrée en fonction de Umaru Sissoco Embaló, les Nations unies et les organes de surveillance de la presse ont signalé plusieurs actes d’intimidation contre les médias, les Activistes et les hommes politiques.

Dans ce rapport annuel portant sur les droits de l’homme, le Département d’État américain a déclaré que les traitements « cruels et dégradants » ont augmenté de février 2020 à nos jours en Guinée-Bissau, pays où l’institution judiciaire qui avait effectué des performances de bonne gouvernance durant les cinq dernières années, est à nouveau soumis à la manipulation politique.

« Pourtant, la constitution et la loi interdisent ces pratiques, mais le nombre de cas de traitement cruel ou dégradant a augmenté au cours des derniers mois et cela, certainement à cause de l’impunité et de l’implication du pouvoir dans de pareilles dérives », peut-on lire dans le rapport, publié le mardi 30 mars 2021.

Pour exemple, le document donne en exemple l’attaque contre le député M. Marciano Indi, contre des militants du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et contre des militantes politiques du Mouvement pour l’Alternance démocratique (Madem-G15) et des arrestations arbitraires, y compris les violences faites sur l’ancienne ministre de l’Administration Territoriale, des Élections de la 10ème législature , Odete Costa Semedo à cause d’un véhicule de fonction, l’ancienne ministre de la Justice et des Droits de l’homme Ruth Monteiro, séquestrée à domicile pour avoir géré le plus grand scandale de drogue en Guinée Bissau et en Afrique de l’Ouest. Le rapport dit que même si la loi prévoit un système judiciaire indépendant, celui-ci « fait l’objet d’une manipulation politique ».

« Les juges sont mal formés, payés de manière inappropriée donc soumis à la corruption et sous la menace des puissants cartels de drogue. Le manque de ressources et d’infrastructures juridictionnelles retarde souvent les jugements et les condamnations sont très rares »

S’il ne fait aucun doute que l’actuel pouvoir à Bissau a décidé de régner par la peur et la violence, le plus choquant demeure le silence de la CEDEAO qui a tenu à installer Umaru Embalo alors que le processus électoral n’était pas encore à son terme. Ce qui est à l’origine « Des arrestations arbitraires par les forces de sécurité qui ont augmenté depuis l’arrivée du « Général du peuple » , souligne le document du département des États-Unis. Le rapport indique que depuis l’entrée en fonction de Umaru Sissoco Embaló, les Nations unies et les organes de surveillance de la presse à Bissau et en Afrique de l’Ouest « ont signalé plusieurs actes de kidnapping, de violences et d’intimidation contre les médias, y compris les opposants ».

Le rapport souligne qu’il n’y a pas de restriction d’accès à Internet et que même si en juillet 2020, le président guinéen a annoncé que les services d’État commenceraient à contrôler les communications « Aucune preuve de cette allégation n’est établie ». Le Département d’État dit qu’il y a eu des restrictions aux manifestations et que « l’impunité des forces de sécurité a contribué à un environnement d’intimidation ».

Le Département d’État américain reste encore préoccupé par la corruption dans le pays et le trafic de drogue qui semble reprendre de plus belle après une accalmie notée depuis l’arrestation et la condamnation de trafiquants – ce qui était une première – soulignant que même si les autorités actuelles manifestent leur intention de mettre fin à la drogue, aucune saisie n’a été faite depuis 2020.

Le rapport indique que les organisations non gouvernementales des droits de l’homme travaillent généralement sans restriction. Le Département d’État américain met également en évidence les problèmes liés aux mariages forcés des filles et aux mutilations génitales féminines ainsi qu’aux enfants talibés.

Un autre fait souligné par le rapport, « c’est l’exploitation sexuelle des filles et la traite de ces dernières dans le cadre du tourisme sexuel notamment dans les îles du Bijagós, dans les bars et hôtels de Guinée-Bissau continentale ».

Salimatou Djalò

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