mardi, 30 avril 2024 05:17

Guinée : Émeutes suite à l’arrestation de Ousmane Sonko, Alpha Condé fait du « garawoualé » à Macky Sall

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@Atlanticactu.com – Si on se trouvait dans un casino, le croupier aurait certainement dit « Plus rien va, les jeux sont faits ». Juste pour expliquer la nature des deux chefs d’état de Guinée et du Sénégal qui depuis la réélection de Macky Sall en février 2019, se regardent en chiens de faïence. Même s’il faut reconnaître que cette « animosité » entre les deux hommes découle de la volonté du président sénégalais de fermer la frontière en 2013 lors de l’épidémie d’Ébola mais surtout d’imposer un certain Umaru Embalo comme Premier ministre de la Guinée Bissau en 2016, prenant le contrepied du président Condé, désigné Médiateur dans la résolution de la crise.

Le soutien affiché de Macky Sall à l’opposant Cellou Dalein Diallo n’a pas arrangé les choses même si les relations ont connu une petite éclaircie lors de la période préélectorale de la présidentielle de février 2019 quand, à la surprise générale, Me Abdoulaye Wade venu spécialement de Versailles « pour empêcher la tenue de l’élection », s’est retrouvé à Conakry à l’invitation du président guinéen Alpha Condé. Après un séjour de plusieurs heures, le Pape du Sopi était rentré à Dakar pour stopper toute manifestation. Le « Protocole de Conakry » tant agité avait-il eu raison du vieux?

Mais en octobre 2020, à quelques encablures de la présidentielle guinéenne, le président Alpha Condé avait décidé de fermer unilatéralement les frontières d’avec le Sénégal, la Guinée Bissau, la Sierra Leone à la surprise de tous. Quid des raisons de cette fermeture à plus d’un mois avant la tenue du scrutin, Conakry avait avancé des raisons de sécurité. Mais, il en était autre selon Mamady Conté, Professeur de Sciences Politiques, « Il était clair que les fortes colonies favorables à Cellou Dalein Diallo étaient préparées pour venir voter en masse et même, certains non guinéens allaient en profiter pour bourrer les urnes ». Et Mamady Conté de confirmer « qu’il y avait également des menaces réelles d’actes subversifs ».

Alpha Condé réélu pour un troisième mandat contesté, ignore Macky Sall et Umaru Embalo lors de sa prestation de serment et maintient la fermeture des frontières entre les deux pays 

Connu pour avoir la rancune tenace, le Président Alpha Condé nouvellement réélu, prêtera serment en ignorant ses deux voisins que sont Macky Sall et Umaru Embalo. Malgré l’invite de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso qui voulait jouer les médiateurs, Condé est resté stoïque. Les chefs d’état sénégalais et Bissau guinéen sont persona no grata à Conakry.

A peine quelques jours après son investiture, le président Condé lancera des piques à ses voisins qui prédisaient le chaos en Guinée. Mieux, en visite ce dimanche 28 mars à Fria dans l’Ouest du pays où il faisait l’état des lieux d’un projet agricole de quelques deux cent hectares, le chef de l’Etat guinéen est revenu implicitement sur les raisons ayant motivé la fermeture des frontières d’avec Dakar et Bissau.

« Je suis sûr que la Guinée commencera à aller de l’avant, je l’ai dit sur Jeune Afrique, d’ici quelques années seul le Nigeria sera devant nous en Afrique de l’Ouest. Cela ne plaît pas à certains de nos voisins car ils veulent que la Guinée reste toujours derrière, mais nous irons de l’avant », a déclaré le président guinéen.

Selon Guineenews.org, le président Condé s’est dit ne pas être surpris du calme qui prévaut en Guinée contrairement à d’autres pays qui avaient souhaité et travaillé pour installer le chaos pour empêcher la tenue de la dernière présidentielle. Sans ciller, le chef d’état guinéen a pointé du doigt le Sénégal comme étant la base arrière de ses opposants. « Tous ceux qui nous insultent, tous ces cris de la « Guinée va brûler », tout se fait à Dakar », a-t-il laissé entendre. Mais pour lui « tous ceux qui voulaient que la Guinée brûle, nous tous voyons ce qui se passe chez eux. Dieu ne dort pas ».

Les émeutes du début du mois de mars qui avaient émaillé l’ensemble du Sénégal avaient été traitées par la presse internationale et faisaient l’objet d’une attention particulière du pouvoir de Conakry. Et c’est certainement les raisons de cette sortie du président Alpha Condé qui sans citer l’arrestation de Ousmane Sonko et du corollaire de morts, blessés et pillages survenu, a assuré « qu’aucun opposant n’est emprisonné en Guinée et que ses compatriotes profiteront plus tôt que prévu des fruits de l’émergence ».

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