Avec le décès du jeune Chérif Mané à l’instant, Bignona paie le plus lourd tribut des manifestations nées de l’arrestation arbitraire du député Ousmane Sonko. Après avoir enregistré le premier cas de décès lors de ces émeutes, le principal bastion électoral du Pastef comptabilise son quatrième mort des suites des blessures par balle ou des sévices corporels. Dans une enquête à paraître, Atlanticactu vous plongera dans les méandres de la violence inouïe et gratuite des forces de l’ordre à Bignona.
Le jeune Chérif Mané 19 ans, blessé par balles à Bignona et hospitalisé à ziguinchor, vient de rendre l’âme. Sa mort porte à 14 le nombre de manifestants tués par armes létales ou par la cruauté de la répression.
Si les populations continuent de pleurer leurs morts, comme dans une volonté de vouloir imposer l’oubli total, aucune enquête n’a été enclenchée sans compter qu’à ce jour, aucune autopsie pour situer les responsabilités ou les causes de décès n’est disponible. Pire, certains blessés graves continuent de souffrir du manque de soins médicaux dignes de ce nom.
Les récents déplacements des proches du pouvoir pour présenter des condoléances avec de grosses enveloppes d’argent aux familles des victimes, sont de plus en plus perçus comme des moyens de censurer toute volonté d’ouvrir une enquête. Les cas des victimes du naufrage du « Joola » sont encore là pour édifier que les parents préfèrent le deuil dans le respect que des compensations financières.
Mame Penda Sané