C’est une affaire qui a été ébruitée grâce à un jeune activiste malien très courageux vivant en France (Samba Gassama Général) que beaucoup de Maliens ont pu suivre les débats de la conférence pour la paix au Mali ayant pour thème « 7 ans après SERVAL, où en sommes-nous ? ». Une occasion saisie par le Président de la Commission défense de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Karim Keïta par ailleurs fils du chef de l’état, a confirmé la révélation du président IBK dans Jeune Afrique, à savoir si « le Mali n’a pas été floué à l’achat »
Pour Samba Gassama General, « Malgré les problèmes connus du super PUMA, le Mali commande quand même l’hélicoptère, et reçoit son premier exemplaire le 17 octobre 2016, juste dix jours après la levée de l’interdiction de vol par l’AESA. Il s’agit d’un modèle d’occasion qui a coûté 3.87 milliards de FCFA auprès d’Airbus Helicopters. Un deuxième exemplaire est commandé auprès de Vector Arospace Financial Services Ireland Limited, qui était en ce temps une filiale d’Airbus Group. Ce deuxième exemplaire, également un modèle d’occasion, a coûté 3.46 milliards de FCFA et livré au début de l’année 2017. Et Chose bizarre, cet appareil a été payé, non pas par transfert bancaire, mais en Cash ! »
Même son de cloche de Sambou Cissokho qui donne des chiffres monstres pour l’achat des épaves
Au total, c’est une bagatelle de 7.33 milliards de FCFA qui se sont volatilisés dans la nature sans aucune trace. Quand le chef suprême des armées en personne dans son interview (JA du 30 juin 2019) nous informe que les deux hélicoptères demeurent toujours cloués au sol depuis leurs acquisitions faute de maintenance.
Quelque temps après, impossible de les revoir au-dessus de nos têtes. « Problème de maintenance », finit par déclarer le chef de l’État. « Nous avons été peut-être floués ou nous avons mal évalué la marchandise », ajoute Karim Keïta, son fils et député.
Dans un récent tweet, le ministère malien de la Communication va plus loin et laisse clairement entendre que, dans cette affaire, il pourrait y avoir des dessous de cartes. En tout cas, toute la lumière sera faite, précise le ministre Yaya Sangaré pour qui des responsables nationaux et internationaux seront identifiés et punis.
Le ministère de La Défense soupçonne des dessous de table et préconise une enquête parlementaire
Lorsque les deux hélicoptères Puma achetés d’occasion sont arrivés en 2017 au Mali, ils volaient. Le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) était même présent à une cérémonie officielle où les appareils étaient dans le ciel lors d’une parade aérienne. Le Président IBK a-t-il été floué ou est-ce encore un scandale d’état qui n’a pas encore révélé tous ses contours ?
Tout porte à le croire, surtout du du côté de l’opposition malienne qui parle du « scandale de l’achat des hélicoptères Puma ». Soumaila Cissé, le chef de l’opposition parlementaire de l’Union pour la République et la démocratie (URD), réclame même une commission d’enquête sur le sujet, avant de parler de « soupçons de détournements, de surfacturation pour achat de matériel non performant ».