@Atlanticactu.com – Depuis quelques régions, les bruits de canons et d’armes automatiques ont repris de plus belle dans le paysage de la région méridionale du Sénégal. La frontière entre Bissau et Dakar où se trouveraient plusieurs bases des éléments du MFDC fait l’objet d’un pilonnage sans arrêt. Si à ce jours, il est impossible d’avoir les détails de ces opérations, il est fait état du démantèlement de plusieurs villages-cantonnements dénommés « bases rebelles ». Du côté de Bissau, l’armée dégage en touche quant à une quelconque implication dans ces tirs.
Depuis le début des opérations le 26 janvier, c’est un silence total. Mercredi, l’armée a donné l’assaut sur trois bases indépendantistes après plusieurs heures de pilonnage. Les combattants du MFDC ont fini par abandonner leur cantonnement pour s’évanouir dans la nature. Aucun bilan n’a jusqu’ici été publié.
Les intenses bombardements aériens et les tirs à l’artillerie sur les terrains d’opérations, entendus mercredi et aux premières heures ce jeudi encore ont fini par faire mouche selon plusieurs sources concordantes, selon des sources militaires. Ces mêmes sources de confirmer que « Trois bases rebelles sont tombées ».
Aucun bilan n’est disponible même si de nombreux observateurs craignent que cette opération n’entraîne la « fuite » dans la nature des combattants du MFDC avec des risques d’ébranler l’accalmie notée depuis plusieurs années. Du côté de Bissau, les populations des villages frontaliers de Nhalom, Brenglom et Mangomga craignent le pire
Du côté du MFDC, un proche de l’actuel Secrétaire Général Edmond Bora, consent à nous nous dire ceci, « L’idéal pour nous a toujours été d’aller vers une paix et nous ne comprenons pas que quelques heures à peine après avoir lancé officiellement un appel dans ce sens que nous ayons ce déluge comme réponse ». Poursuivant, notre interlocuteur de préciser, « Des renseignements qui nous arrivent de nos frères, l’armée (sénégalaise) est bien présente et qu’il y’a des combats jusqu’à ce matin (jeudi). Et cela fait maintenant plusieurs jours que nous subissons les bombardements… ».
Avec cette nouvelle évolution dans cette crise irrédentiste, peut-on encore espérer que les acquis de l’accalmie constatée ne s’envolent pas pour laisser la place aux démons de la guerre et autres prébendiers qui ne vivent que par cette situation ?
Si plusieurs sources font état de la chute de la base de Sikoumi considérée comme le quartier général des combattants du MFDC, une source proche des renseignements étale toute son inquiétude. « Si ces gens n’ont pas été arrêtés ou morts dans ces combats, il va s’en dire qu’ils se sont évanouis dans la nature avec armes et bagages. Et cela risque de produire d’autres effets sur les populations ». Pour cet homme de l’ombre, « Il est trop tôt pour parler d’une victoire militaire car, il faut également savoir que ces « rebelles » sont présents dans ces forêts depuis trente ans. À mon avis, il faut relativiser et parler soit de grandes avancées faites par l’armée ou d’un retrait stratégique du MFDC ».
Malgré l’intensité des combats ou plutôt la force de frappe de l’armée sénégalaise dont le bruit des mortiers à fait renaître à Ziguinchor le sentiment de peur, Bissau et Dakar n’ont pas encore fait aucune déclaration dans ce sens.
Cheikh Saadbou Diarra