lundi, 25 novembre 2024 09:49

Pêche illégale : Au Bénin, l’ONG Sheperd et la Marine interceptent un navire

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De plus en plus victimes du pillage des ressources halieutiques par certains navires industriels bénéficiaires pour la plupart de licences de pêches, des pays comme le Bénin, la Mauritanie, la Guinée Bissau, ont mis en place des systèmes et unités permettant de mettre fin à la délinquance dans les océans. Hier, appuyée par l’ONG Sheperd, la Marine béninoise a pris en un navire utilisant des filets hors normes.

Des marins béninois ont arrêté un chalutier industriel qui pêchait illégalement dans une zone réservée aux pêcheurs artisanaux. Sea Shepherd Global, qui travaille avec plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest pour éradiquer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (IUU), a porté assistance aux autorités.

Un navire de Sea Shepherd se dirigeait vers le port béninois de Cotonou lorsqu’il repéra le chalutier pêchant dans des eaux adjacentes à la réserve écologique Bouche du Roy, qui abrite des palétuviers luxuriants et des lagunes qui sont cruciaux pour les populations locales de poissons.

« Le chalutier battait pavillon béninois, mais je crois que le propriétaire bénéficiaire était chinois », déclare à ADF Peter Hammarstedt, directeur des campagnes de Sea Shepherd, ajoutant que trois des quatre chalutiers arrêtés dans la même zone l’an dernier appartenaient aux Chinois.

Pendant plusieurs nuits, l‘équipage de Sea Shepherd a utilisé un équipement de vision nocturne pour observer le chalutier dont le matériel de pêche se trouvait dans la réserve. Les responsables ont procédé à l’arrestation le 29 octobre.

À cause de la taille des ports, les chalutiers industriels actifs dans les pays d’Afrique de l’Ouest sont souvent amarrés près des bases navales locales, et ils partagent parfois le même quai.

M. Hammarstedt déclare dans un e-mail : « De ce fait, chaque fois qu’un vaisseau de la marine sort du port, les navires de pêche [industriels] reçoivent une alerte précoce selon laquelle une patrouille est en route. Puisque les vaisseaux de Sea Shepherd viennent de la mer, depuis un port étranger, commencer une patrouille par une mission de reconnaissance permet de conserver l’élément de surprise. »

En 2013, il y avait approximativement 50.000 pirogues artisanales au Bénin, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Près de 2 millions de personnes habitent dans la région autour de la réserve, au Bénin et au Togo. Selon Sea Shepherd, les eaux de la réserve possèdent des thons migratoires et des baleines à bosse en quantité abondante.

M. Hammarstedt déclare que « le Bénin est certainement un leader régional dans la lutte contre la pêche IUU. Le commissaire maritime est tout à fait résolu à éradiquer la pêche IUU dans les eaux béninoises. »

Le Bénin et Sea Shepherd ont créé un partenariat l’an dernier et le pays a continué ses patrouilles maritimes pendant la pandémie de Covid-19.

Depuis 2016, Sea Shepherd travaille aussi avec les gouvernements du Gabon, de Gambie, du Liberia, de Namibie, de Sao Tomé-et-Principe et de Tanzanie. Ces partenariats ont conduit à l’arrestation de 55 vaisseaux accusés de pêche illégale et d’autres infractions de pêche, selon Sea Shepherd.

En Afrique de l’Ouest, la pêche IUU prive les habitants locaux de nourriture et de revenus et décime les écosystèmes. La Chine est le plus grand contrevenant de la pêche IUU dans le monde, selon un index développé par Poseidon Aquatic Resource Management et la Global Initiative Against Transnational Organized Crime (Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale).

On estime que la pêche IUU et d’autres pratiques maritimes commerciales illégales pourraient provoquer des pertes de « près de 1,95 milliard de dollars sur la chaîne de valorisation des poissons, et des pertes de revenus ménagers de 593 millions par an » pour les pays d’Afrique de l’Ouest, selon The Africa Report.

Près de 7 millions d’habitants d’Afrique de l’Ouest dépendent des revenus de la pêche, et jusqu’à 50 millions sont sujets à l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Cela signifie que toute perturbation dans la disponibilité des fruits de mer peut avoir un impact radical sur la santé et la sécurité économique des habitants de la région.

Atlanticactu.com avec AFD

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