Les ivoiriens qui ont assisté aux violences suscitées par la troisième candidature du président Alassane Dramane Ouattara ainsi que les affrontements lors de la campagne électorale qui a pris fin hier vendredi, sont angoissés. A Abidjan, certains ont décidé de se réfugier au Ghana voisin au souvenir des conflits électoraux précédents qui avaient fait des milliers de morts.
C’est par dizaines, avoir des centaines que des populations à pieds comme en voiture essayent de regagner la frontière du Ghana. Les ivoiriens notamment ceux de la capitale Abidjan, ne comptent pas revivre le spectre des années de braises où des milliers de victimes ont été enregistrées dans le conflit post électoral ayant opposé l’ancien président Laurent Gbabgo et Alassane Dramane Ouattara.
« Monsieur, je voudrais vous le dire, je suis à Accra, au Ghana, depuis ce jeudi 29 octobre 2020. ». La jeune dame qui m’informe ainsi, est une internaute active sur les réseaux sociaux. « Je ne supportais plus le stress, les discours vindicatifs et les violences. ».
Elle a embarqué sa petite famille, cinq personnes au total, pour se mettre à l’abri. Passage sur l’eau, à partir d’Assinie. Puis, le parcours de combattant à l’intérieur du Ghana. « Beaucoup d’autres ivoiriens, qui fuient le pays, n’ont pas eu la même chance que ma famille et moi. Ils ont été contraints de rebrousser chemin par les forces de sécurité ghanéennes. ».
Le souvenir des milliers de morts lors des conflits post électoraux entre Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara, pousse les ivoiriens à regagner le Ghana
Le traumatisme des violences de la crise-post électorale en 2011, refait surface. Un jeune cadre qui a quitté Abidjan ce jeudi 29 octobre en direction de Bouaké raconte ses premières impressions, dans la capitale du Gbêkè: « Les gens ici ne se sentent pas concernés par les tumultes d’Abidjan. La vie est normale. ». Il a suivi les derniers instants de la campagne électorale à Bouaké.
Malheureusement, les profondes dissensions entre le pouvoir et l’opposition, les tensions sur le terrain, les violences constatées, les affrontements ayant entraîné morts d’hommes et destructions de biens, angoissent les électeurs. On l’a appris, tard dans la nuit, le cortège du ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, Patrick Achi, de retour d’un meeting a essuyé des tirs des assaillants non identifiés au niveau du village d’Agbaou, sur l’axe Akoupé-Adzopé. Il est sain et sauf.