Quelle mouche a donc piqué Serigne Mbaye Thiam pour réveiller le débat sur la fin de l’intérim à la tête du Parti socialiste assuré par Aminata Mbengue Ndiaye? Quelques jours après le décès de feu Ousmane Tanor Dieng Secrétaire Général, le même Serigne Mbaye Thiam avait « désigné » l’actuelle présidente du HCCT, comme étant la plus indiquée pour remplacer leur leader. Sans le savoir, après avoir entériné l’exclusion de Khalifa Sall et Cie, la déclaration d’intention de Serigne Mbaye Thiam réveille les vieux démons de la Refondation et de la Rénovation qui sont à l’origine de la décadence du Parti socialiste.
Pour l’élection présidentielle de 2019, la question à savoir si le Parti socialiste aurait un candidat, a eu précipiter le parti dans les abîmes de la division. Pour une frange des responsables notamment ceux qui bénéficiaient de postes de sinécure dans le premier gouvernement de Macky Sall, il était hors de question de changer de fusil d’épaule mais, pour les autres socialistes, le compagnonnage avec l’APR était plus un boulet qu’un trophée.
Le débat avait fini pour créer deux pôles au sein du parti avec la « défection » de Khalifa Sall, le maire de Dakar qui avait réussi à donner une dérouillée à la toute puissante coalition présidentielle BBY au niveau de la capitale lors des législatives, du Référendum…. Un crime crime de lèse-majestés à quelques encablures de la présidentielle où le Parti socialiste sous feu Ousmane Tanor Dieng, qui avait déjà donné des gages de «Non candidature» à Macky Sall en invoquant des difficultés pour le financement de la campagne présidentielle de 2019.
De 41% en 2000 lors de la perte du pouvoir, le Parti socialiste s’est retrouvé avec 11% en 2012. Entre vie et mort du PS, une véritable descente aux enfers avec un nouvel enterrement précipité cette fois par Serigne Mbaye Thiam
De 93 députés élus en 1998 à 15 aux dernières législatives, le PS a encaissé la pire défaite de son histoire. Comment le parti de Léopold Sedar, à qui tout appartenait jusqu’en 2000, en est-il arrivé là ? Serigne Mbaye Thiam responsable politique dans le département de Nioro considéré à tort ou à raison comme étant les « jamais gagnants » mais, bénéficiait de la proximité de feu OTD, a été ministre dans les différents gouvernements de Macky Sall.
En invoquant son désir de succéder à Aminata Mbengue Ndiaye au moment où l’imminence d’un remaniement est de plus en plus agité, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, chercherait il à se positionner pour ne pas perdre son fromage?
Dynamité, mackyisé, explosé, atomisé… Le Parti socialiste détenait la clef de toutes les institutions du pays, il y a seulement vingt ans. Les séquences électorales qui ont suivi depuis 2000 et se sont achevées par une déroute sans précédent aux législatives de 2017, le laisse exsangue, en état de mort clinique. D’où la dangerosité du débat soulevé par Seigne Mbaye Thiam au moment où le Parti socialiste, sans trop oser, cherche à faire revenir au bercail les gagnants (Bamba Fall, Khalifa a Sall, Barthélémy Dias….)
Mais pour l’ex-parti leader de la gauche, omnipotent jusqu’en 2000 et qui disposait jusqu’alors de la majorité absolue à l’Assemblé nationale avec 93 députés, 15 élus à l’Assemblée, c’est la Bérézina… Pour certains, Feu Ousmane Tanor or Dieng et sa garde rapprochée ont été les grands responsables, avec sa soumission à l’APR qui a déçu son électorat de gauche et suscité l’opposition des « frondeurs » au sein de son propre camp.
Après le départ de feu Djibo Ka, Moustapha Niasse, etc délaissés par Abdou Diouf au profit de Ousmane Tanor Dieng, le P.S allait inaugurer l’ère de la soustraction politique en excluant tous les responsables sortis vainqueurs dans leur fief
En décidant d’exclure Khalifa Sall et Cie qui avaient émis l’idée d’un candidat du PS pour 2019, le Parti socialiste avait fini de perdre son âme tellement cette décision allait approfondir les déchirures qui sont profondes entre les anciens Refondateurs qui tiennent de main de maitre la direction du parti et ceux-là, désignés comme les Rénovateurs et purs produits de l’école senghorienne incarnée par le Député-Maire de Dakar Khalifa Sall.
d’Abdou Diouf lors du fameux congrès «Sans débats » de 1996, pense poursuivre son compagnonnage d’avec l’APR du Président de la République en continuant de bénéficier de prébendes et de strapontins alors que la frange favorable à l’ex Maire, milite pour une candidature du Parti Socialiste comme du reste, l’avait soutenu Feu le Secrétaire Général Ousmane Tanor Dieng lors des élections de 2012 où, il avait fait éclater la coalition Benno Siggil Sénégal au motif que le parti crée par Léopold Sedar Senghor, ne saurait jouer les faiseurs de roi.
Toujours est-il que cette volte-face du Secrétaire général du PS allait être la source des dissensions internes. Les candidats de la rupture et du renouveau socialiste qui incarnent la contestation anti-Tanor , ne se cachent plus. Me Aïssata Tall Sall, boycotte ouvertement
Aujourd’hui, les socialistes trouvent un PS au bord du gouffre avec 21 années de Dioufisme et Tanorisme effréné. Attila serait un enfant de cœur par rapport à l’énorme gâchis orchestré depuis.