Réunis ce lundi à Niamey en sommet ordinaire, les chefs d’état de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont penchés entre autres sujets sur l’épineux dossier malien notamment, la transition civile après la démission de IBK. Les pays membres de la Cédéao exigent que le président et le Premier ministre de la transition au Mali soient des civils et qu’ils soient nommés, au plus tard, le 15 septembre.
Un ultimatum qui n’a pas l’heur de déstabiliser la junte dirigée par le Colonel Assimi Goita. A peine les chefs d’état de la CEDEAO ont débuté leur messe sur le Mali, les membres du Comité National de Salut du Peuple ont confirmé leur volonté de continuer les concertations nationales lancées deux jours plus tôt à Bamako.Comme pour répondre aux dirigeants de la CEDEAO réunis à Niamey qui d’emblée , ont dit « prendre acte » des consultations inter-maliennes, lancées samedi 5 septembre, mais décident de maintenir les sanctions prises antérieurement.
C’est par une large procédure de consultation commencée ce samedi dans la capitale malienne que la junte militaire a promis de rendre le pouvoir aux civils après une période de transition. La consultation sur la transition au Mali organisée par la junte au pouvoir avec les partis et la société civile s’est ouverte ce samedi à Bamako. Ces concertations sont censées ramener les civils à la tête de ce pays confronté aux attaques djihadistes meurtrières.
Venu présider la cérémonie, le numéro deux de la junte, le Colonel Malick Diaw avait déclaré, «Depuis le 18 août, nous abordons une nouvelle histoire de notre pays. Cette étape cruciale nécessite une profonde réflexion et l’implication de l’ensemble des filles et des fils de la nation».
Mais la forme et la durée de cette transition, deux sujets de frictions avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a imposé des sanctions aux nouveaux dirigeants militaires, ne sont pas encore fixées. Le CNSP maintient son agenda malgré les menaces de Paris et de la CEDEAO
Les membres de la junte ne semblent pas du tout ébranlés par les menaces et sanctions de la CEDEAO ou de Paris. Même après avoir autorisé IBK à aller se soigner à l’étranger, le CNSP continue de déjouer les plans des dirigeants ouest africains.
C’est ainsi que concernant la transition, le CNSP a prévu des rencontres qui vont se dérouler à Bamako, ainsi que dans les capitales régionales du Mali, sous la houlette des gouverneurs de région. Et cette concertation nationale se poursuivra du 10 au 12 septembre 2020 avec la participation des délégués régionaux et ceux de la diaspora, comme pour dire que l’ultimatum de la CEDEAO est juste un chien de balcon.
L’autre défi des militaires maliens provient de Paris qui ne reconnaît pas l’autorité de la junte. Et pour le ministre des affaires étrangères Jean Yves Le Drian « Il n’est pas question de lever la garde » et de préciser au micro de France Inter « Nous progressons, nous sommes là pour défendre notre sécurité ».
Plus de deux semaines après le coup d’État militaire contre l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, Jean-Yves Le Drian dit ne pas reconnaître l’autorité de la « junte » au pouvoir. Il déclare qu’il est « nécessaire et souhaitable » que les militaires « assurent la transition civile et la transition tout court pour permettre de nouvelles élections » au Mali.
Cheikh Saadbou Diarra
Plus d’informations sur Atlanticactu.com