Les représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Cedeao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest) ont appelé les autorités maliennes à libérer les leaders de la contestation anti-régime lors des dernières manifestations survenues les 10 et 11 juillet.
Dans un communiqué conjoint émis dimanche dans la soirée les représentants des Nations Unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine et de la Cedeao ont exprimé leurs préoccupations « concernant l’arrestation des leaders du Mouvement M5-RFP », et appelé le gouvernement malien à créer les conditions favorables au dialogue « notamment par la libération de ces leaders ».
Les leaders arrêtés n’ont pas été cités de nom dans le communiqué publié sur le site de la mission onusienne au Mali (Minusma). Toutefois, selon des médias maliens, il s’agirait d’au mois « six figures de l’opposition malienne, parmi lesquelles Issa Kaou Djim et Clément Dembélé, mais aussi Choguel Maïga et Mountaga Tall, ainsi que deux hommes décrits comme des têtes pensantes, Oumara Diarra et Adama Ben Diarra », selon le journal en ligne « maliweb.net ».
Cette sortie des principaux partenaires du Mali intervient dans un contexte politique et social tendu, marqué notamment par des manifestations appelant le président Ibrahim Boubaker Keita à démissionner.
Ce mouvement a commencé le 5 juin dernier et atteint son paroxysme les 10 et 11 juillet courant lorsque les manifestations ont dégénéré à Bamako, causant d’importants dégâts matériels et des pertes en vie humaines (4 morts selon les médias locaux).
Dans une tentative d’apaisement, le président Keita a prononcé une brève allocution, samedi dans la soirée, au cours de laquelle il a annoncé la dissolution de la Cour constitutionnelle.
Pour sa part, l’imam Mahmoud Dicko, principal leader du M5-RFP (Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques) a appelé ses partisans à poursuivre la contestation mais dans le calme et « la tranquillité ».
Pour rappel, la crise politique par laquelle passe le Mali intervient après les législatives tenues en mars et avril dernier (après plusieurs reports depuis 2016). Selon les résultats officiels définitifs, le parti présidentiel, le
Rassemblement pour le Mali (RPM), a gagné 51 sièges sur 147, suivi du parti Adéma-PASJ, avec 22 députés.
Ces résultats n’ont pas été acceptés par l’opposition, d’où cette vague de contestation.