©atlanticactu.com — Suite à l’enlèvement de deux Français et à l’assassinat de leur guide béninois le 1er mai 2019, les autorités tentent de juguler la menace. Mais, depuis cette date, tous les regards des services de renseignements sont braqués sur le Bénin. A l’époque, le Quai d’Orsay avait décidé de classer ce pays de l’ouest africain en « zone rouge » – un classement pas du tout apprécié par Patrice Talon. Aujourd’hui, c’est l’ambassade des USA qui a reçu des informations faisant état d’activités suspectes près de Park W dans le nord du Bénin.
Des informations continuent de faire état d’activités suspectes dans la région frontalière nord du Bénin et du parc W. L’ambassade évalue de près l’environnement de sécurité et les informations faisant état d’activités suspectes et a mis à jour ses restrictions de voyage. Les employés du gouvernement américain n’ont pas le droit de voyager et doivent obtenir une autorisation spéciale pour voyager officiellement dans ces régions.
C’est ainsi qu’il a été décidé une restriction totale sur le parc Pendjari, le parc W et toutes les zones de chasse adjacentes; de même que les Zones situées à moins de 50 km de la frontière nord du Bénin avec le Burkina Faso et les Zones situées au nord de la route RNIE 7 de Banikoara à la frontière nigériane (à l’exclusion des villes de Kandi et Segbana).
La porosité des frontières est l’un des maillons faibles de ce petit pays épargné jusque-là par le terrorisme
Mais comment sécuriser des centaines de kilomètres de frontières, souvent densément boisées, serpentant près du fleuve Niger au travers de trois parcs protégés – le fameux « WAP » pour W, Arly et Pendjari – à cheval sur le Niger, le Burkina Faso et le Bénin ? La permanence de braconniers et de trafiquants de bois, le grignotage des terres vierges par les cultivateurs, les transhumances illégales de bétail venues du Burkina Faso ou du Nigeria démontrent la difficulté à appliquer la loi dans cette région.
Incertitudes d’ordre politique qui menacent davantage la paix intérieure tout en créant de profonds clivages ethniques et religieux, serait l’œuvre de l’actuel président Patrice Talon
Les labels mondialisés d’Al-Qaida et de l’Etat islamique agglomèrent au Sahel une multitude de groupes aux motivations souvent locales – généralement nourries par des décennies de marginalisation de la part des Etats centraux et de leurs classes dominantes –, davantage qu’au nom d’une idéologie. De ce que l’on en sait à ce jour, l’enlèvement des deux Français et de leur guide serait ainsi le fruit de la coopération entre petites unités affiliées aux deux multinationales du terrorisme qui, sous d’autres latitudes, sont engagées dans un combat à mort.
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