Condamné en mai 2016 pour « crimes de guerre » , « crimes contre l’humanité » et « crimes de torture avant une confirmation de la peine en appel par les Chambres africaines extraordinaires (CAE) qui l’avaient jugé, l’ex-président tchadien Hissène Habré est de retour chez lui. Mais, pas à la suite d’une grâce mais d’une décision humanitaire, selon lez Garde des Sceaux Malick Sall.
C’est dans la journée que le Juge d’application des peines a rendu sa décision suite à la saisine des Conseils de l’ancien Président tchadien qui, soucieux de l’état de santé de leur client, avaient sollicité une modification de son incarcération. Une demande des avocats motivés par la grâce présidentielle accordée à 2036 détenus pour éviter une propagation du Coronavirus dans les lieux de privation de liberté.
À la suite du Chef de l’état, le ministre de la Justice avait également pris une circulaire dans laquelle il invitait les chefs de parquet à réduire au maximum les placements sous mandat de dépôt pour, toujours prévenir une contagion dans les prisons.
D’aucuns avaient rapidement agité une libération de l’ancien chef de la guérilla tchadienne devenu président avant d’être débarqué en 1990 par Idriss Deby. Mais, Me Malick Sall le Garde des Sceaux a tenu à apporter des éléments de précision. « Hissene Habré est toujours dans les liens de la détention sauf qu’il va purger sa peine à domicile. Il sera sous la surveillance de l’administration pénitentiaire et sera assujéti aux mêmes contraintes ».
Selon l’actuel ministre de la Justice, « M. Habré est libéré à titre humanitaire et ce n’est pas le Président Macky Sall qui est à l’origine de ce changement mais plutôt, le juge qui a apprécié que vu la pandémie, il était raisonnable de donner une suite favorable à cette requête ».
Charlotte Diop (Atlanticactu.com)