LIGUE DES CHAMPIONS – Le Tottenham de José Mourinho n’a pas fait le poids, mardi en 8e de finale retour à Leipzig (3-0), élimination à la clef. Les Spurs déploraient certes l’absence de plusieurs cadres, mais de là à sembler si impuissants… Cette sensation et plusieurs statistiques en attestent : Mourinho a perdu de sa superbe.
José Mourinho est arrivé sur le banc de Tottenham en rappelant qu’il n’avait jamais perdu de finale de Ligue des champions. Il peut toujours s’en targuer. Problème : c’est en raison d’une élimination cuisante en 8e de finale. Mardi à Leipzig, les Spurs ont pris l’eau dès le début de la rencontre et concédé une large défaite, 3-0. Battus dans leur stade à l’aller, les finalistes de la dernière C1 ont quitté la compétition sur un score total de 4-0.
Impuissant, le Special One a semblé bien commun durant la rencontre, observant incrédule le naufrage des siens sans parvenir à l’endiguer. Donnant surtout l’impression de ne rien tenter pour stopper l’hémorragie. Après le match, il n’a pas été plus inspiré à l’heure de se remettre en question. « La meilleure équipe a gagné, au top de sa condition, en excellente forme physique, contre une équipe en difficulté », a-t-il commenté, mettant en avant « deux erreurs » qui ont permis à son adversaire de faire le break grâce à un doublé de Marcel Sabitzer (10e et 21e minutes), dont un premier but sur lequel Hugo Lloris a eu la main droite bien tendre.
C’est la première fois de sa carrière que le technicien portugais voit son équipe concéder une série de six matches sans victoire (deux nuls, quatre défaites en l’occurrence). Le fait que cette disette arrive après 935 matches dirigés est là pour rappeler la grandeur de son parcours. Et rendre l’étiolement de sa magie vertigineux. Le contraste était prégnant ce mardi en Allemagne, entre cet essoufflement et la jouvence de son tombeur du jour, Julian Nagelsmann. Plus jeune coach à passer un tour en phase à élimination directe de l’histoire de la Ligue des champions, à 32 ans.
Sa communication n’a pas changé, ses résultats si
Les 8es de finale représentent le plafond de verre de Mourinho en C1 depuis 2014, et une sortie en quart avec Chelsea. Un comble pour celui dont les sacres de 2004 avec Porto et 2010 avec l’Inter ont tant marqué les esprits, par leur aspect singulier. A la tête du club portugais, il avait redonné un peu de crédit à la glorieuse incertitude du sport, rappelant que les « grands championnats » n’ont pas l’apanage de la Coupe aux grandes oreilles. En tant que guide des Nerazzurri, il avait entretenu sa légende en faisant, notamment, de Samuel Eto’o un latéral de fortune.
Dix ans plus tard, la patte du Mou semble ne plus exister. Tout juste subsiste-t-elle, peut-être, par ses saillies parfois caustiques, parfois comiques, en conférence de presse. Sa relation semi-conflictuelle avec Tanguy Ndombélé (resté sur le banc ce mardi), est aussi une de ses marques de fabrique persistantes. Mais celles-ci n’auront plus la même saveur tant qu’elles n’habilleront pas, de nouveau, des succès.
Ceci-dit, les absences de nombreux joueurs majeurs (Heung-Min Son, Harry Kane, Moussa Sissoko) sont indissociables du fiasco du club londonien et le Tottenham de Mourinho, bien qu’en difficulté en Premier League, n’y est pas à la dérive. Quand le coach portugais est arrivé en novembre, les Spurs vivotaient à la 14e place du championnat anglais. Ils en occupent maintenant le 8e rang. Un classement quelconque. Ce que Mourinho est peut-être en train de devenir.
Source Eurosport