Des dizaines de milliers de ressortissants africains en Ukraine sont empêchés de fuir vers la sécurité après l’offensive russe, selon des témoignages publiées sur les réseaux sociaux.
Alors que les pays européens ont déclaré vouloir accepter sans condition des milliers de réfugiés ukrainiens, les résidents d’origines africaines vivants en Ukraine subissent un racisme d’Etat, explique « The Independent » qui a rencontré des personnes qui tentent de traverser la frontière.
D’après le média, les personnes de couleur noire vivant dans la région « se sentent abandonnés et livrent leur récit sur Twitter ».
« The Independent », se base alors sur les témoignages des personnes refoulées à la frontière alors qu’elles sont en résidence légale en Ukraine. Selon un père de famille de trois enfants, lui, les membres de sa famille et d’autres migrants « ont reçu l’ordre de débarquer d’un bus sur le point de traverser la frontière samedi ».
Toujours selon ces témoins, la police aurait dit : « Pas de Noirs » avant de les sortir du bus par force.
Toujours selon « The Independant », cette discrimination n’arrive pas « seulement aux Noirs mais aussi aux Indiens, aux Arabes et aux Syriens ».
« Les Africains noirs sont traités avec racisme et mépris en Ukraine et en Pologne. L’Occident ne peut pas demander aux nations africaines d’être solidaires avec eux s’ils ne peuvent pas nous montrer un respect fondamental, même en temps de guerre. Ignoré dans une pandémie et laissé mourir à la guerre ? ! INACCEPTABLE », a, d’ailleurs, déclaré sur Twitter le Dr Ayoade Alakija, envoyé spécial à l’Organisation mondiale de la santé.
— Discours haineux dans les médias
Par ailleurs, sur Twitter, la polémique monte au sujet du traitement de l’information sur la guerre.
En effet, selon des dizaines de vidéos relayées sur Twitter, des journalistes occidentaux estiment « qu’une telle guerre n’est pas acceptable aux portes de l’Europe contrairement à celle en Afghanistan ou en Irak ».
Certains journalistes se désolent même de voir « des blonds aux yeux bleus mourir en Europe ».
De même en France, certains intellectuels et journalistes connus pour leur position anti immigrés estiment que les « Ukrainiens sont des européens de culture et qu’il ne faut pas les comparer à des Syriens ou des Afghans ».
D’après une vidéo relayée par le compte « Caisses de Grève », on peut voir les journalistes tenir des propos relevant d’un registre raciste.
« On est au 21ème siècle, on est dans une ville européenne, et on a des tirs de missiles de croisière comme si on était en Irak ou en Afghanistan, vous imaginez !» se désole un journaliste tandis qu’un autre se réjouit « d’une immigration de grande qualité ».
Un autre journaliste estime que « les Ukrainiens participent à notre espace civilisationnel contrairement aux Syriens ! ».
Depuis la publication de ces vidéos, des citoyens mais aussi des journalistes sont montés au créneau pour dénoncer « un racisme ».
« Ceux qui crachent sur les réfugiés afghans, africains, mais disent vouloir accueillir les réfugiés ukrainiens ne sont pas hypocrites, ils sont racistes! Sans les termes on ne se débarrassera jamais des bolosses qui pensent que le racisme est une “distraction” et jamais le sujet », estime par exemple le journaliste Arno Pedram.