Le Premier ministre de la transition du Burkina Faso, Albert Ouédraogo, a présenté lundi, une feuille de route de la transition aux 71 députés de l’Assemblée législative de transition, avec comme priorités la lutte contre le terrorisme durant les trois années à venir.
« Pour faire face aux difficultés (…) les forces vives de la Nation, réunies en Assises, nous ont chargés de conduire un agenda bâti autour de 4 objectifs stratégiques assortis d’actions visant à atteindre des résultats précis au cours de la période de Transition que sont : lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité du territoire, répondre à la crise humanitaire, refonder l’État et améliorer la gouvernance et, enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et la cohésion sociale », a déclaré le Premier ministre face aux 71 parlementaires.
« Face au péril terroriste, nous n’avons d’autre choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local », a souligné Ouédraogo.
Il a souligné que pour atteindre cet objectif, le gouvernement déroule des actions visant à renforcer l’efficacité de l’action militaire sur le terrain et à améliorer la collaboration entre les Forces de défense et de sécurité, les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) et les populations.
Le chef du gouvernement a expliqué qu’en ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres Etats notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats, afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire.
« En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et la sincérité », a-t-il dit.
Sur le plan organisationnel, il a soutenu que les départements en charge de la sécurité et de la défense ont entrepris de renforcer la coordination des dispositifs de renseignement et de la veille stratégique au sein du commandement.
Aussi, a-t-il dit, le gouvernement continuera de renforcer les effectifs de l’armée à travers des recrutements conséquents.
Abordant la question du dialogue avec les groupes armés terroristes, le Premier ministre a déclaré : « Nous savons tous que sans la complicité de certains de nos concitoyens avec l’entreprise terroriste, ce fléau serait très vite circonscrit » et d’ajouter que la création de Comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, annoncée par le Chef de l’Etat « vise à créer les conditions de l’engagement de tous les Burkinabè en faveur d’un retour de nos frères et sœurs en rupture de dialogue avec la Nation ».
« Je profite, donc, de ma présence à cette tribune, pour réitérer l’appel solennel du Président du Faso à tous les enfants de ce pays qui ont pris les armes contre la mère patrie, à les déposer et à revenir pour que nous puissions poursuivre ensemble, la construction de notre maison commune », a-t-il lancé.
Au regard du nombre important de personnes déplacées internes estimées à plus de 1,8 million, le Premier ministre a assuré que le gouvernement travaillera à apporter une réponse adéquate.