vendredi, 22 novembre 2024 08:16

Tchad : Monté au front pour stopper la rébellion, le président Idriss Déby est décédé des suites de blessures

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@Atlanticactu.com – À peine réélu à la tête du Tchad depuis 30 ans, le Maréchal Idriss Deby, l’un des plus sûrs alliés de Paris dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et, qui fait face à une rébellion, est décédé des suites de blessures contractées alors qu’il était aux premières lignes.

Le tombeur de Hissene Habré, le président Idriss Déby Itno, est mort mardi des suites de blessures reçues alors qu’il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le Nord durant le week-end. Âgé de 68 ans, il était le tout-puissant chef d’État du Tchad depuis son coup d’État le 2 décembre 1990, qu’il avait fomenté avec l’aide de la France. Militaire dans l’âme, «IDI», qui ne rechignait jamais à enfiler son treillis, est mort dans sa tentative de juguler la rébellion qui prenait de l’ampleur et remettait en cause son pouvoir depuis des années.

«Le président de la république, chef de l’État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad», a annoncé le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l’antenne de TV Tchad.

Des ministres et des officiers de hauts rangs avait indiqué lundi que le chef de l’Etat s’était rendu samedi et dimanche sur le front opposant son armée à une colonne de rebelles qui avait lancé une offensive à partir de bases arrières en Libye le jour du scrutin, le 11 avril.

Un conseil militaire dirigé par un de ses fils, Mahamat Idriss Déby Itno, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la garde présidentielle, est chargé de le remplacer. « Le conseil s’est aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition », a ajouté le général Azem Bermandoa Agouna.

Intimidation et népotisme, un système érigé par Idriss Deby 

Commandant en chef de l’armée sous Habré, qui sera condamné en 2016 pour crimes contre l’humanité, Déby renverse le dictateur en 1990, les armes à la main. Grâce, déjà, au soutien de la France. Il a exercé un pouvoir sans partage. C’est grâce à l’armée que ce militaire passé par l’Ecole de guerre en France a assis son pouvoir. Encadrée essentiellement par des officiers de son ethnie zaghawa et commandée par ses proches, elle est considérée comme une des meilleures de la région.

Au sein du pouvoir, Idriss Déby régnait volontiers par l’« intimidation » et le népotisme, selon ses détracteurs. Il avait placé sa famille ou des proches à des postes-clés de l’armée, de l’appareil d’Etat ou économique, et ne laissait jamais les autres longtemps en place. Dix-sept premiers ministres se sont succédé entre 1991 et 2018, avant que M. Déby ne fasse supprimer cette fonction pour ravir toutes les prérogatives de l’exécutif.

Atlanticactu.com Avec AFP 

 

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