Soudan
Atlanticactu / Khartoum / Amsatu Barrow
De nombreux pays comme les Etats-Unis, la France ou l’Arabie saoudite ont entamé l’évacuation de leurs ressortissants et diplomates du Soudan ce week-end. La Suisse qui en fait partie, a fermé son ambassade, alors que les combats meurtriers au Soudan se poursuivent. Le Maroc, à l’instar de l’Allemagne, étudie la faisabilité d’une éventuelle évacuation.
A la lumière des violents affrontements, qui ont éclatés depuis plus d’une semaine, entre l’armée et les paramilitaires au Soudan, les États-Unis ont procédé à l’évacuation du personnel de leur ambassade, a annoncé Joe Biden. « Aujourd’hui, à ma demande, l’armée des États-Unis a mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum« , a déclaré le le président américain dans un communiqué publié samedi soir.
Le même jour, samedi, l’Arabie saoudite avait annoncé avoir évacué plus de 150 personnes vers le port de Jeddah. Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, cette évacuation a été effectuée par les forces navales du royaume avec le soutien d’autres branches de l’armée. Il a notamment annoncé, dans un communiqué, « l’arrivée en toute sécurité » de 91 citoyens saoudiens et environ 66 ressortissants de 12 autres pays.
Les deux généraux avaient pris le pouvoir avec un putsch en 2021 qui a brutalement interrompu la transition démocratique lancée à la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019. Mais ils se sont divisés sur la question de l’intégration des FSR aux troupes régulières, après des mois de négociations politiques sous égide internationale.
Alors que les deux camps se livrent aussi à une guerre de l’information, il est impossible de savoir qui contrôle les institutions du pays ou les aéroports et dans quel état ils se trouvent après avoir été le théâtre de violents combats. Des prisonniers ont été libérés d’au moins une prison, ont indiqué des avocats alors que d’autres sources rapportent, sans que personne n’ait pu le vérifier, des attaques contre deux autres prisons, notamment celle de Kober qui accueille l’ensemble des détenus politique dont Béchir.
Les conditions de vie sont probablement pires au Darfour, théâtre déjà d’un terrible conflit dans les années 2000, où personne ne peut se rendre dans l’immédiat. Sur place, un docteur de Médecins sans frontières évoque une «situation catastrophique».